Du 19 au 27 juillet prochains, les regards du nord-Togo convergeront vers la préfecture de la Kozah, où se dérouleront les célèbres Evala, luttes traditionnelles sacrées du peuple Kabyè. À mi-chemin entre épreuve physique et rite initiatique, l’événement constitue un moment clé du calendrier socioculturel de la région.
Chaque année, ce sont des dizaines de jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, qui se présentent sur les aires de lutte, torse nu, ceinturés de pagnes traditionnels, sous les acclamations de leurs communautés. Mais avant de fouler la terre battue des arènes, ils passent par une série de rituels de purification et de retraites spirituelles, souvent dans la brousse, accompagnés de chants et d’invocations aux ancêtres. Une préparation intense, physique comme mentale.
Evala, plus qu’un sport, une consécration
Dans la tradition kabyè, être Evala ne se limite pas à savoir lutter. Il s’agit de prouver sa bravoure, d’endurer la douleur, de montrer sa capacité à faire front collectivement – et, surtout, d’intégrer la communauté des hommes. L’enjeu n’est donc pas la victoire à tout prix, mais l’honneur de participer, de tenir debout, de faire face. La défaite, dans ce contexte, n’est ni honteuse ni disqualifiante.
Les luttes sont organisées village contre village, selon un calendrier minutieusement établi par les chefs traditionnels. Chaque combat attire des centaines de spectateurs, dont des membres éminents du gouvernement, des chefs coutumiers et, souvent, l’ancien président de la République en personne.
En participant aux Evala, les jeunes inités s’inscrivent dans un cycle de transmission intergénérationnelle. Ils deviennent, symboliquement, les garants de la mémoire collective et les futurs piliers de la société.
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