À Lomé, le recensement biométrique dans le cadre du projet e-ID bat son plein. Un dispositif inédit destiné à doter chaque résident du Togo d’un numéro d’identification unique, et à moderniser la relation entre l’État et ses citoyens.
Depuis plusieurs semaines, les files s’allongent devant les centres d’enrôlement de la préfecture du Golfe. C’est là que se joue une étape décisive du projet d’identification biométrique (e-ID Togo), piloté par l’Agence nationale d’identification (ANID). L’objectif est de fournir à toute personne vivant au Togo – quelle que soit sa nationalité – un Numéro d’Identification Unique (NIU). Ce sésame permettra d’unifier, de sécuriser et de fiabiliser l’accès aux services publics et privés à travers une base de données nationale centralisée.
Un outil fondamental de modernisation
Inspiré des expériences menées dans d’autres pays du continent, le projet e-ID entend rompre avec les pratiques administratives fragmentées.
« Le NIU repose sur la collecte à la fois des données biométriques – empreintes digitales, photo – et démographiques de chaque individu », explique l’ANID. L’enjeu dépasse de loin la simple carte d’identité. Il s’agit d’établir une identité numérique stable, vérifiable et interopérable, susceptible de fluidifier les démarches administratives, de lutter contre la fraude et d’améliorer la planification des politiques publiques.
Dans les centres d’enrôlement, les agents enregistrent enfants, adultes et personnes âgées, sans discrimination d’âge, de genre ou de statut. Même les nouveau-nés sont concernés par ce vaste chantier. Seule distinction : pour les enfants de moins de cinq ans, seules les données démographiques sont collectées. Les informations biométriques seront ajoutées ultérieurement.
« L’e-ID est un droit pour tous, une clé d’accès à l’État moderne », souligne un cadre de l’ANID. C’est aussi un projet gratuit, financé par des partenariats institutionnels, dont la Banque mondiale.
Recensement biométrique : Un levier pour l’avenir
À terme, le NIU pourrait devenir indispensable dans la vie quotidienne : inscription scolaire, accès aux soins, ouverture de compte bancaire, subventions sociales, voire participation aux processus électoraux. Dans un pays où l’identification reste encore un défi pour une partie de la population, ce projet représente un tournant décisif pour l’inclusion sociale.
Pour obtenir l’e-ID, le processus se déroule en quatre étapes simples. Il faut d’abord se préinscrire en ligne sur le site https://preinscription.anid.gouv.tg , puis se rendre dans un centre fixe ou mobile d’enregistrement. Sur place, le demandeur fournit ses informations biographiques et biométriques, ainsi qu’une pièce d’identité valide (carte nationale, carte d’électeur, passeport ou tout autre document avec photo). En l’absence de pièce, l’enregistrement peut se faire grâce à deux témoins déjà inscrits dans la base nationale. Une fois l’inscription validée, un justificatif contenant le NIU et un code QR est délivré sous 24 à 48 heures.
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