Réunis à Accra dimanche au sujet de la situation politique qui prévaut au Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de suspendre le pays des instances de l’institution. Aucune sanction n’a été prise. L’institution régionale décide d’accompagner la transition dirigée désormais par Assimi Goïta et exige pour ce faire un Premier ministre civil.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont demandé aux militaires maliens la nomination d’un Premier Ministre civil. Ils ont réaffirmé leur soutien à la transition dirigée par Assimi Goïta. Le Chef de la junte a participé à la réunion d’Accra et a été consulté avant la prise des décisions.
Finalement, il n’y a pas de fermeture des frontières, ni des sanctions économiques prises contre la junte militaire comme le craignaient certains observateurs. Certains ont même appelé à des sanctions contre les militaires.
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO suspendent par contre le pays de toutes les instances de l’organisation. Ils insistent sur le maintien absolu de la date du 27 février 2022 pour l’élection présidentielle.
Au sujet du processus électoral, ils proposent la mise en place d’un mécanisme de suivi.
De façon plus claire, il faut dire que le Colonel Assimi Goïta va parachever la transition en nommant un Premier ministre civil.
Pas dans la logique des occidentaux
Vendredi 28 mai dernier, la Cour constitutionnelle malienne a déclaré le colonel Goïta président de transition du pays. Cette décision a parachevé le coup de force déclenché 4 jours plus tôt contre Bah N’Daw, le président de la transition et Moctar Ouane, le Premier ministre.
Plusieurs pays occidentaux avaient menacé de sanctionner le Mali. Emmanuel Macron, le président français a affirmé dimanche dans un média de son pays qu’il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ».
La France, avec environ 5.100 hommes au sein de Barkhane, soutient le Mali qui fait face depuis 2012 à une poussée jihadiste partie du Nord avant de s’étendre au centre, qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire.
La position d’Emmanuel Macron est sévèrement critiquée en Afrique pour le fait qu’il est cautionné le coup d’Etat opéré au Tchad à la suite du décès tragique d’Idriss Itno Deby. Le fils de ce dernier dirige le pays depuis alors que la même France condamne le coup d’Etat malien.
Mais la CEDEAO n’ira finalement dans le sens voulu par les occidentaux, notamment la France d’Emmanuel Macron.