La Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), formation politique togolaise dirigée par Kafui Adjamagbo-Johnson, apporte son soutien à Laurent Gbagbo face aux événements récents en Côte d’Ivoire. La CDPA dit suivre « avec indignation et colère » la situation, dénonçant une brutalité étatique et une « dérive autoritaire inquiétante » du pouvoir d’Alassane Ouattara.
Selon les informations relayées par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Front commun PPA-CI / PDCI, le bilan de la répression de manifestations pacifiques les 11 et 13 octobre derniers fait état de deux morts. On signale un bébé asphyxié par des gaz lacrymogènes, ainsi que plusieurs blessés et arrestations parmi les manifestants et cadres de l’opposition.
Pour la CDPA, ces violences ne sont pas des incidents isolés mais s’inscrivent dans une stratégie de confiscation du pouvoir et de criminalisation de la dissidence politique. « Ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire, dénonce le communiqué, c’est la consolidation d’un régime autocratique au service d’une minorité privilégiée. En muselant les voix de Laurent Gbagbo et de bien d’autres, le régime Ouattara veut imposer le silence à tout un peuple. »
La CDPA estime que la validation d’un quatrième mandat présidentiel pour Alassane Ouattara, jugé contraire à la Constitution, et l’exclusion de plusieurs candidats majeurs de l’opposition ont porté une atteinte grave à la légitimité démocratique du scrutin. « Ce vers quoi le pays est entraîné n’a rien d’une élection inclusive ni transparente. C’est une mise en scène de démocratie, une illusion d’État de droit », martèle le texte.
Solidarité avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo
La formation de Kafui Adjamagbo-Johnson exprime sa solidarité totale au PPA-CI, à son président Laurent Gbagbo, ainsi qu’à « tous les démocrates ivoiriens persécutés pour leurs opinions ».
« Leur combat est le nôtre. Leur douleur est la nôtre. Leur victoire sera celle de tous les peuples africains épris de justice et de dignité », affirme la CDPA, qui salue le courage de ceux qui continuent de manifester pacifiquement « malgré la peur et la répression ».
Mais le parti togolais élargit aussi le débat à l’échelle régionale. Selon lui, le combat du peuple ivoirien « résonne dans chaque nation de la CEDEAO et de l’Alliance des États du Sahel (AES) », où les citoyens réclament davantage de souveraineté populaire et la fin des systèmes politiques « verrouillés par des élites coupées des réalités ».
La CDPA appelle enfin à une mobilisation panafricaine des partis démocratiques, syndicats, mouvements citoyens et de la jeunesse africaine pour dénoncer la répression en Côte d’Ivoire. Elle réclame la libération immédiate des détenus politiques, la fin de la répression des manifestations pacifiques et la mise en place d’un scrutin libre, inclusif et transparent.
« La démocratie ne se quémande pas, elle s’arrache », conclut la déclaration, dans un ton à la fois combatif et solidaire.
Par cette sortie, la CDPA réaffirme son positionnement historique en faveur de la résistance citoyenne face aux régimes autoritaires et tente de raviver le flambeau d’une solidarité démocratique africaine à un moment où, de la Côte d’Ivoire au Togo, les libertés publiques apparaissent plus fragilisées que jamais.
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