Gerry Taama encense Faure Gnassingbé et incrimine certains membres du gouvernement togolais. Se prononçant sur la condamnation des journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, le président du Nouvel Engagement Togolais (NET) estime que le chef de l’Etat est un modèle quand il s’agit de faire fi des « insultes ». M. Taama craint que la condamnation du directeur de publication de L’Alternative et son Rédacteur en chef n’impacte négativement le Togo à l’international.
C’est connu de tous, Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou ont été condamnés le 15 mars par contumace à 3 ans de prison ferme par la justice togolaise.
Les journalistes ont été jugés suivant une plainte pour diffamation du ministre en charge du commerce, Kodjo Adedze et de son collègue de la justice, Pius Agbetomey.
La brèche contre les journalistes
Ils sont alors accusés d’outrage à l’autorité et propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux. Ce qui n’est pas du goût de M. Taama.
« Ce qui me dépasse, c’est l’infraction. Propos injurieux envers l’autorité. Cette affaire nous oblige à dire que Faure est bon, parce que la façon dont nous tous nous l’insultons tous les jours, s’il devait sévir, on sera nombreux en prison. Et mon frère Gilbert Bawara, façon dont les Togolais l’ont engagé pendant plusieurs années, s’il devait porter plainte. Hum ! Lui aussi est donc trop gentil. », a déploré Gerry Taama avant d’avertir « Prochainement quand quelqu’un va dire que je bois du lait, je vais demander à la justice qu’il me montre la vache qui a produit ce lait. Bref ».
Le député à l’assemblée nationale togolaise ne conteste pas la lettre du jugement. A plusieurs reprises, il a soutenu que les acteurs des médias ont manqué de vigilance lors de l’adoption du code de la presse et de la communication.
L’exclusion des réseaux sociaux comme médias couverts par la dépénalisation du délit de presse est la brèche par laquelle s’est engouffré ce jugement. Cependant, il invite à tenir compte de l’image du Togo à l’international.
La crainte de Gerry Taama
« Mais trêve de plaisanterie, tout ceci pour quoi ? Demain, le Togo va encore perdre des points dans le classement des pays défenseurs de la liberté de la presse. On ne va plus respirer pendant un moment à cause de journalistes emprisonnés, avec même le risque que des projets comme le MCC soient compromis ? Tout ceci pour quoi même ? », s’est interrogé l’ancien officier des FAT sur sa page facebook.
Selon lui, un homme politique doit avoir une capacité d’encaisser les calomnies et autres outrages. Ça fait mal mais ce sont les règles du jeu.
« Le président Faure en est un exemple. On l’insulte, on l’insulte mais èba kalwa. Il ne dit rien », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, l’ancien candidat à la présidentielle de 2015 déplore qu’au Togo on fait beaucoup de choses à l’envers.
Selon lui, MM. Ayité et Kouwonou auraient dû détourner les fonds de la CAN ou de la route Lomé Anfoin et ils seraient actuellement libres de leurs mouvements sur le territoire togolais.