La transhumance au Togo des éleveurs bouviers venus des pays de l’hinterland est à l’origine de heurts, de pertes en vies humaines et autres conséquences depuis quelques années. La cohabitation entre les populations togolaises et les bouviers semble impossible, pour le fait que ces derniers se comportent comme en territoire conquis. Depuis 2014, on enregistre des décès de plusieurs personnes. Une nouvelle campagne de transhumance vient de démarrer, avec de nombreux risques en perspectives. Le nouveau ministre de l’agriculture, Noël Bataka réussira-t-il à apaiser les tensions ?
Noël Bataka réussira-t-il là où son ancien patron, Ouro-Koura Agadazi a lamentablement échoué ? Il s’agit là d’une légitime question que se posent plusieurs togolais depuis quelques jours déjà notamment en ce qui concerne la transhumance des éléveurs nomades qui envahissent le Togo.
En effet, officiellement, la nouvelle campagne de transhumance a démarré le 31 janvier dernier et devra prendre fin le 31 mai prochain. Mais dans la réalité, il est nécessaire d’indiquer que plusieurs troupeaux ont envahi le territoire togolais depuis le mois de décembre 2018 et sont en train de dévaster des champs de paisibles populations togolaises dans plusieurs localités.
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Les bouviers ont pris l’habitude de ne plus attendre l’ouverture de la campagne avant d’arriver au Togo et d’envahir les localités.
Selon le Comité nationale de la transhumance, qui comprend les ministères en charge de l’agriculture, de la sécurité et celui de l’administration territoriale, les transhumants devraient respecter strictement les règles notamment concernant la période autorisée et l’utilisation des couloirs de passage.
Si les prescriptions concernant la période de la transhumance est déjà foulée au pied, il faut également faire remarquer que des populations donnent déjà de la voix en ce qui concerne le non-respect des couloirs de passage.
Des troupeaux qui se sédentarisent
A chaque période de transhumance, des violences et des affrontements sont notées entre les éleveurs transhumants et agriculteurs locaux et très souvent dans des localités ne faisant pas parties du couloir de passage.
Le plan opérationnel de gestion de la transhumance mis en place se révèle inefficace. La vrai raison en est que la plupart des troupeaux se sont sédentarisés et ne respectent aucune règle de la transhumance.
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C’est alors que des bouviers qui se prévalent de la protection de certaines autorités, notamment de hauts gradés, se permettent parfois d’abattre froidement des agriculteurs locaux qui protestent. Des populations victimes, très souvent sans protection, organisent des représailles sur les troupeaux de bovins.
L’ancien ministre de l’agriculture, Ouro-Koura Agadazi, a lui-même été plusieurs fois accusé de posséder des troupeaux de bœufs, notamment dans le Grand Lomé. Une situation qui créait un conflit d’intérêt lors de la présence à la tête de ce département d’Etat.
Noël Bataka, jeune technicien et connu pour être rigoureux, réussira-t-il à faire appliquer rigoureusement les textes qui régissent la transhumance au Togo pour que la campagne démarré le 31 janvier soit apaisée ? La question reste posée et les semaines à venir nous édifieront.
Les déplacements saisonniers de bétail existent dans l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest. C’est un moyen ancestral d’éviter l’épuisement de la végétation.