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Togo : Nouveau découpage municipal contesté, recomposition de la CENI exigée

Didier ASSOGBA
3 Min Read
Découpage municipal

Les acteurs politiques ne parviennent pas à s’accorder sur l’organisation des élections municipales prévues pour le 10 juillet. Un décret modifiant le découpage municipal, augmentant le nombre de conseillers municipaux, vient cristalliser les discussions alors que la question du renouvellement de la Commission électorale n’est toujours pas tranchée. Réunis lundi dans le cadre du Cadre permanent de concertation (CPC), les représentants des partis politiques ont exigé que ce décret soit rapporté et que les élections soient repoussées.

Présidée par Me Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD), la séance a permis à la classe politique de faire le point sur l’état d’avancement du processus électoral, mais aussi d’exprimer des inquiétudes majeures sur les conditions de sa mise en œuvre.

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Un décret de découpage municipal contesté

Au cœur des crispations, le décret du 21 mai 2025, adopté alors même que les opérations électorales étaient déjà lancées, et qui prévoit une hausse du nombre de conseillers municipaux dans plusieurs circonscriptions. D’après les calculs, on note une haute de 136 conseillers municipaux par rapport à 2015.

Une mesure qui, selon de nombreux représentants des partis politiques, déséquilibre le processus en cours et perturbe les stratégies électorales déjà établies.

« Les avis divergent mais il y a une constance qui révèle qu’étant donné que c’est après le démarrage du processus électoral que ce décret a été pris, cela complique l’activité des partis politique sur le terrain », a estimé Me Tchassona-Traoré. Et de poursuivre : « Certains ont proposé que le décret soit rapporté pour qu’on reste à l’étape de 2019. D’autres pensent qu’il faut repousser la date des élections si on doit maintenir le décret »

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Une CENI toujours dans la ligne de mire

L’autre point de tension reste l’épineuse question du renouvellement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Un sujet qui refait surface à chaque cycle électoral. Plusieurs représentants ont dénoncé une CENI jugée désuète et inadaptée aux exigences de transparence, appelant à sa recomposition avant tout scrutin.

Face à ces revendications, Hodabalo Awate, ministre de l’Administration territoriale et rapporteur du CPC, a joué la carte de l’apaisement. Prenant note des diverses propositions, il s’est engagé à transmettre les préoccupations exprimées au président du Conseil, afin que des « solutions idoines » soient étudiées dans les meilleurs délais.

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Dans un pays où la décentralisation reste un chantier sensible, les municipales du 10 juillet représentent un test politique crucial, tant pour la majorité présidentielle que pour une opposition en quête de reconquête territoriale. Le dépôt des candidatures, ouvert depuis le 20 mai, s’achèvera le 29 mai, un délai court dans un contexte où l’incertitude sur les règles du jeu persiste.

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