Le regain de violences noté au Togo depuis l’arrestation le 16 octobre dernier à Sokodé de l’imam DJOBO Mohamed Allassani et les exactions enregistrées ces derniers jours dans plusieurs quartiers de Lomé ne laissent pas indifférent l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS). Le parti présidé par Agbéyomé Kodjo condamne les violences, les descentes punitives de milices et lance un coup de cœur pour la sauvegarde de la paix et pour un consensus républicain sur les réformes. L’ancien Premier Ministre en appelle à la sagesse et à la responsabilité politique de Faure Gnassingbé.
Pour OBUTS, il ne fait aucun doute que l’arrestation de l’imam Djobo Mohamed Allassani opérée en la forme « manu militari » et dans des conditions peu respectueuses des règles procédurales fut le facteur déclencheur de l’escalade de la violence observée ces dernières heures dans plusieurs villes du Togo ainsi qu’à Lomé.
Selon cette formation politique, depuis le début de cette semaine, il est à déplorer a minima six (6) pertes en vies humaines, plusieurs dizaines de blessés par balle et/ou par bastonnade féroce. Sans oublier les nombreux édifices publics et privés saccagés et incendiés, des sièges de partis politiques détruits, de même que les lourdes conséquences socio-économiques et les profonds traumatismes que subissent les populations togolaises en général et celles des villes particulièrement éprouvées.
Dans le communiqué, Agbéyomé Kodjo estime qu’il est nécessaire de prendre dès à présent toute la mesure de la crise que traverse le Togo depuis plusieurs mois.
« Nous dirigeants politiques togolais, ne pouvons plus nous claquemurer dans un rôle de « commis aux écritures comptables » ayant pour unique charge d’une part, de tenir un décompte macabre des morts et des blessés ; et d’autre part, de dresser l’inventaire des dégâts matériels », écrit M. Kodjo qui présente les condoléances de son parti aux familles éplorées, sa compassion aux victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
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OBUTS invite les autorités à les forces de l’ordre et de sécurité, à la stricte observance des dispositions légales prescrites en République du Togo dans le cadre d’une interpellation ; la cessation de toute violation de domiciles privés ; l’interruption de toutes intrusions par effraction au sein des domiciles privés ; l’arrêt immédiat de tous agissements délictueux dont sont les auteurs des « milices privées armées » sur toute l’étendue du territoire de l’État de droit qu’est le TOGO ; la libération immédiate de toutes celles et de tous ceux dont l’arrestation « manu militari » n’est ni conforme ni respectueuse des règles de droit qui régissent cette matière.
Un cri du cœur à toute la classe politique en vue d’une solution consensuelle
Agbéyomé Kodjo lance un cri du cœur à toute la classe politique en vue d’une solution consensuelle de sortie de crise politique rapide.
« Notre communauté de destin nous le commande et nous interpelle tous ! Au Togo, depuis des temps immémoriaux, nos valeurs sont au plus haut non pas quand nous rabaissons nos concitoyens mais quand nous essayons ensemble de porter haut toutes les filles et tous les fils qui fondent la communauté nationale », indique le communiqué.
Par ailleurs, le parti condamne l’appel à la haine, au meurtre, la destruction des biens publics et privés, la détérioration du mobilier urbain, les actes de vandalisme de toute nature sont à tous égards inadmissibles et fermement condamnables.
M. Kodjo et son parti en appellent à nouveau la sagesse et à la responsabilité politique du Chef de l’État afin qu’il prenne toutes les mesures audacieuses et salutaires tendant à l’arrêt de l’escalade de la violence ; à l’apaisement des cœurs meurtris et au renouement du fil du dialogue pour sauver la Patrie du danger qui rôde.
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Au gouvernement, OBUTS rappelle que les mesures nécessaires devant juguler la crise politique qui prévaut doivent impérativement respecter les principes républicains de protection des droits humains et s’interdire toute forme de violence, et d’actes inhumains et dégradants à l’encontre des manifestants.
« La formation politique OBUTS condamne avec vigueur et désapprouve toutes formes de violences faites aussi bien aux forces de sécurité et de défense, qu’aux manifestants. Elle appelle l’attention des autorités sécuritaires donneuses d’ordre, sur le contenu et le caractère insoutenable des images de violences faites aux jeunes », indique le parti qui fustige les récurrentes exactions empreintes de cruauté qui sont infligées aux jeunes gens.
Aux acteurs politiques, leaders d’opinion, et médias, OBUTS demande de faire preuve de retenue et de modération afin d’éviter au Togo « le chaos qui se profile à l’horizon ».
De même, le parti demande au gouvernement de tout faire pour mettre fin aux « activités notoirement illégales de tous les « groupes informels de sécurité » au Togo qui n’est « ni un Far West ni un État voyou ! ».
« Car laisser prospérer les « activités » néfastes et illicites desdites « milices armées » s’apparentera à l’instillation du désordre, de la confusion, enverra du Togo une regrettable image d’un État de non droit et mettra en péril la paix et la cohésion nationales dans notre pays », précise Agbéyomé Kodjo qui exhorte toute la classe politique à agir et à œuvrer en faveur de la paix et d’un vivre-ensemble harmonieux.
Pour finir, l’ancien Premier Ministre togolais appelle à l’ouverture rapide d’un dialogue politique inclusif, franc et sincère à même d’ouvrir la voie consensuelle en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles à l’Assemblée Nationale.