L’Association des Femmes Professionnelles des Médias du Togo (AFPM-Togo) a organisé vendredi à Lomé une formation sur la question du harcèlement. Les professionnels des médias en sont les bénéficiaires. Cette initiative répond à un besoin urgent dans le contexte togolais, où le fléau est souvent mal compris et minimisé, en raison notamment d’une culture persistante du silence au sein des médias.
L’initiative a bénéficié de la participation d’organisations telles que ATBEF, GF2D, OTM, CONAPP, ONG FLORAISON, ainsi que de représentants de divers médias.
Cette formation fait suite à une conférence-débat tenue en 2023 par la même association, qui a révélé l’ampleur du problème.
Les professionnelles des médias ont été sensibilisés à plusieurs aspects liés au harcèlement. Notamment, la contextualisation de ce phénomène dans le monde et au Togo, des exemples de cas du fléau et de ses impacts sur les individus, le cadre légal et les politiques internes et des mécanismes de prévention et d’intervention.
« Le harcèlement vise à détruire progressivement un individu ou un groupe par des pressions répétées, menant souvent à obtenir quelque chose contre son gré. Ceci suscite un état de terreur chez la victime. Grâce à cette initiative de l’AFPM-Togo, les journalistes ont pu acquérir une meilleure compréhension de ce phénomène et sont mieux outillés pour y faire face », a expliqué Elisabeth Apampa, Présidente de l’AFPM-Togo.
Les professionnelles des médias devant l’ampleur
Cette formation animée par des experts locaux a permis aux professionnelles des médias de mieux comprendre la définition du harcèlement, son impact sur les individus, ainsi que les enjeux juridiques qui l’entourent.
Selon Latevi Lawson-Hellu, responsable suivi évaluation, le harcèlement prend diverses formes, et il est impératif de les reconnaître pour mieux les combattre. On apprend qu’au-delà du harcèlement sexuel, qui est malheureusement souvent mis en avant, il y a aussi la violence physique, la violence sexuelle et la violence économique. Cette dernière peut se manifester par le refus d’emploi ou d’autres opportunités professionnelles, ce qui peut avoir un impact dévastateur sur la vie des victimes.
« Dans la lutte contre le harcèlement, la première étape cruciale est de reconnaître que les violences basées sur les gens, dont le harcèlement fait partie, sont des fléaux bien réels. Aujourd’hui, nous avons partagé des éléments essentiels sur cette problématique avec les journalistes. Il est encourageant de constater que de plus en plus de personnes dans ce domaine comprennent désormais que des gestes et des comportements autrefois considérés comme habituels peuvent constituer du harcèlement », a-t-il indiqué.
Des stratégies concrètes ont été proposées pour favoriser un changement positif au sein des médias et de la société dans son ensemble.
L’AFPM a également encouragé la mise en place de politiques internes et de mécanismes de prévention du fléau au sein des médias, ainsi que la promotion d’une culture de respect et d’inclusion au sein de ces organisations.
Rappelons qu’au Togo, des mesures ont été prises pour punir le harcèlement, comme le stipule l’article 309 du code pénal.