A Bamako, on assiste à un ballet diplomatique depuis quelques semaines. L’affaire des 49 militaires ivoiriens, désormais inculpés et placés sous mandat de dépôt par la justice malienne, préoccupe plus d’un. Médiateur désigné pour la résolution de la crise, Faure Gnassingbé est de nouveau annoncé chez Assimi Goïta. Ce déplacement sera-t-il le bon pour les soldats ivoiriens ?
L’informationt est donnée par Serge Daniel, correspondant de Rfi au Mali. Le nouveau déplacement du chef de l’Etat togolais se justifie par l’enlisement du dossier des 49 militaires ivoiriens.
Difficiles négociations
Le premier round des négociations tenues à Lomé fin juillet entre les délégations malienne et ivoirienne s’est soldé par un échec.
Les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, ont déploré l’attitude des Ivoiriens. Et depuis la position des autorités maliennes n’a pas évolué.
En effet, le gouvernement malien pose certaines conditions pour la libération des militaires arrêtés. D’abord, Bamako exige que la Côte d’Ivoire exprime officiellement « des regrets » pour ce qui s’est passé. Ensuite, le pouvoir d’Assimi Goïta exige que lui soit rendu « des ressortissants maliens », vivant en Côte d’Ivoire, ou simplement de passage, recherchés par la justice malienne.
Abidjan, représenté à Lomé par une délégation composée notamment de Téné Birahima Ouattara, ministre d’État, chargé de la Défense et Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président Alassane Ouattara, n’est pas prêt à satisfaire ces exigences.
La semaine dernière, le 11 août notamment, Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies a été reçue par le chef de l’Etat togolais. Accompagnée par Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial chargé du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel, Mme Mohammed s’est informée sur l’évolution du dossier.
Des déplacements à Bamako
La même délégation s’était rendue le même jour à Bamako pour discuter avec Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Au-delà des échanges sur la situation sécuritaire dans le Sahel, l’affaire des militaires ivoiriens était en bonne place.
On en était là quand le 15 août dernier, Macky Sall, le président sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine, s’est également rendu à Bamako pour discuter avec son homologue malien.
Les 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés le 10 juillet dernier à l’aéroport de Bamako. Ils sont considérés comme des “mercenaires”. Depuis la semaine dernière, ils ont formellement été inculpés par la justice malienne et sont placés sous mandat de dépôt.
Ils étaient détenus jusque-là à l’école de gendarmerie de Bamako et risquent d’être transférés à la prison centrale de Bamako.