Amina Mohammed était à Lomé jeudi. La vice-secrétaire générale des Nations unies a été reçue en audience par le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Accompagnée par Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial chargé du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel, Mme Mohammed s’est informée sur l’évolution du dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés et détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier.
C’est le président togolais, Faure Gnassingbé, médiateur désigné pour la résolution de la crise diplomatique entre le Mali et la Côte d’ivoire, qui a communiqué sur le déplacement de Amina Mohammed.
« Nous avons abondamment échangé sur la sécurité régionale, notamment les efforts du Togo pour une résolution concertée de la situation des soldats ivoiriens arrêtés au Mali, et la contribution togolaise aux missions de maintien de la paix », a posté M. Gnassingbé.
Pour le chef de l’Etat togolais, « la paix sous-régionale est une préoccupation partagée pour laquelle le Togo reste fermement engagé ».
Le déplacement à Lomé des responsables de l’ONU fait suite à l’échec du premier round des négociations tenues à Lomé fin juillet entre les délégations malienne et ivoirienne.
Les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, n’ont guère apprécié l’attitude des Ivoiriens.
Le gouvernement malien pose certaines conditions pour la libération des militaires arrêtés. D’abord, Bamako exige que la Côte d’Ivoire exprime officiellement « des regrets » pour ce qui s’est passé. Ensuite, le pouvoir d’Assimi Goïta exige que lui soit rendu « des ressortissants maliens », vivant en Côte d’Ivoire, ou simplement de passage, recherchés par la justice malienne.
Des exigences que rejette Abidjan représenté à Lomé par une délégation composée notamment de Téné Birahima Ouattara, ministre d’État, chargé de la Défense et Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président Alassane Ouattara.
Amina Mohammed en appui à Faure Gnassingbé
La Nigériane Amina Mohammed qui est en contact régulier avec les autorités maliennes vient ainsi en appui au président togolais dans le règlement du conflit. Gérée par un trio composé d’Assimi Goïta, d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, et du colonel Modibo Koné, le directeur général de la Sûreté nationale, l’affaire risque de durer.
La tournure des évènements déjoue le plan d’Alassane Ouattara, le président ivoirien qui espérait obtenir la libération des 49 soldats avant le 7 août, date de la célébration de l’indépendance de son pays.
Le déplacement à Lomé d’Amina Mohammed et de Mahamat Saleh Annadif pourrait relancer les discussions. Un second round des discussions à Lomé n’est pas exclu dans les prochains jours.
Précisons que selon les informations, les 49 militaires ivoiriens détenus dans des conditions acceptables à l’École de gendarmerie de Bamako.