Le Bénin pleure l’un de ses ministres les plus engagés. Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, a perdu la vie jeudi 20 février dans un accident de la route survenu à Okédama, à l’entrée de Parakou. Son garde du corps a également trouvé la mort dans le drame. La nouvelle, qui s’est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, plonge le gouvernement du président Patrice Talon et toute la nation béninoise dans une profonde tristesse.
Le ministre Chabi se rendait en mission dans le nord du pays, accompagné d’un député. Mais le destin en a décidé autrement. Les circonstances exactes de l’accident restent encore à préciser, mais les premiers éléments indiquent une collision violente. Les secours dépêchés sur place n’ont malheureusement rien pu faire pour le ministre et son garde du corps.
Cette disparition brutale est un coup dur pour le secteur éducatif béninois, où Kouaro Yves Chabi a laissé une empreinte indélébile. Homme de réformes et de rigueur, il aura passé près de quatre ans à la tête du ministère, œuvrant pour une modernisation en profondeur du système éducatif béninois.
Kouaro Yves Chabi, Un parcours d’exception
Né en 1973 à Tanguiéta, dans l’Atacora, Kouaro Yves Chabi était membre du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR). Son parcours académique exemplaire l’a mené à l’Université d’Abomey-Calavi, où il obtient en 1998 une Maîtrise en Sciences juridiques, option Administration générale.
Mais son ambition l’a poussé à aller plus loin. Il poursuit ses études au Canada, à l’École Nationale d’Administration Publique (ENAP) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où il décroche en 2004 un certificat de Cycle 2 en Gestion des Ressources Humaines. Il s’envole ensuite pour les États-Unis, où il obtient en 2007 un Master en Sciences de l’Éducation à la West Virginia University.
Ces solides formations lui ouvrent les portes d’une brillante carrière dans le domaine de l’éducation, aussi bien en tant que formateur, administrateur et haut cadre de la République.
Avant de devenir ministre en mai 2021, Kouaro Yves Chabi a occupé plusieurs postes de responsabilité. Entre 2017 et 2021, il fut formateur à l’École de Formation des Personnels d’Encadrement de l’Éducation Nationale. Il a également exercé en tant que Directeur des Ressources Humaines du ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle.
Un pilier des réformes éducatives au Bénin
Mais c’est surtout à la Présidence de la République, au sein du Bureau d’Analyse et d’Investigation, qu’il a joué un rôle stratégique dans le suivi du secteur de l’éducation. Son expertise et son engagement sans faille lui ont valu d’être décoré Chevalier de l’Ordre du Mérite du Bénin.
À la tête du ministère, il a travaillé à la modernisation des enseignements secondaires et techniques, avec une attention particulière portée à la formation professionnelle pour mieux préparer les jeunes aux réalités du marché du travail.
Avec son décès, le Bénin perd un homme de vision, un technocrate engagé et un fervent défenseur de l’éducation pour tous. Des hommages officiels et populaires devraient se succéder dans les prochaines heures, alors que le gouvernement doit maintenant envisager la succession d’un homme dont l’empreinte restera gravée dans l’histoire éducative du pays.
La disparition tragique de Kouaro Yves Chabi rappelle la précarité des infrastructures routières en Afrique de l’Ouest, et le besoin urgent de renforcer la sécurité sur les routes. Mais pour l’instant, le Bénin pleure un serviteur de l’État, parti trop tôt, alors qu’il poursuivait encore ses réformes.
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