L’Afrique de l’Ouest s’engage dans une nouvelle approche de la migration. Le 20 février dernier à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union européenne (UE) ont officiellement lancé la deuxième phase du projet Facilitation de la Mobilité et des Migrations (FMM II). Objectif : renforcer la libre circulation des personnes, améliorer la gouvernance migratoire et stimuler le développement économique régional.
Migration et développement : un tournant stratégique
Depuis des décennies, la migration est perçue en Afrique de l’Ouest comme un défi à surmonter. Pourtant, à travers le FMM II, la CEDEAO et l’UE veulent inverser cette perception : la migration n’est pas un problème à résoudre, mais une opportunité à exploiter.
Damtien L. Tchintchibidja, Vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, a insisté sur l’importance d’une approche intégrée, qui place la migration au cœur de la croissance économique, de la stabilité régionale et de la cohésion sociale.
De son côté, Massimo De Luca, Chef de la Coopération de l’UE, a réaffirmé l’engagement de l’Europe à soutenir les initiatives africaines en matière de mobilité. Il a mis en avant le rôle clé du FMM II dans la construction d’un espace migratoire plus fluide et plus sécurisé, en parfaite adéquation avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Quant à Massandje Touré-Litse, Commissaire de la CEDEAO aux Affaires économiques et à l’Agriculture, elle a souligné que ce programme permettra d’encourager la libre circulation intra-africaine, tout en veillant à une meilleure gestion des flux migratoires vers l’extérieur du continent.
Avec le financement de l’Union européenne, et l’appui technique d’organisations internationales de premier plan telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), le FMM II vise à autonomiser des millions de personnes à travers la région.
Un projet soutenu par des institutions majeures
Le projet s’articule autour de trois axes stratégiques. Il s’agit d’abord de Renforcer la gouvernance migratoire. Cela passera par la mise en place de cadres juridiques harmonisés entre les États membres de la CEDEAO, afin d’améliorer la protection des droits des migrants et de faciliter les déplacements transfrontaliers.
Ensuite, il sera question d’optimiser la libre circulation des personnes. Ce sera à travers l’accélération des procédures d’obtention des documents de voyage, la numérisation des services d’état civil, le renforcement du dialogue entre gouvernements pour fluidifier les passages frontaliers.
Enfin, le projet permettra d’encourager le développement économique inclusif. La CEDEAO et l’Union Européenne entendent promouvoir des initiatives entrepreneuriales pour les migrants, améliorer l’accès aux programmes de formation et d’emploi, et renforcer l’implication des diasporas africaines dans le financement des projets de développement.
« la migration, lorsqu’elle est bien gérée, n’est pas un défi. C’est l’avenir. », a souligné Damtien L. Tchintchibidja, la Vice-présidente de la Commission de la CEDEAO.
Le lancement du FMM II permet ainsi à la CEDEAO et à l’UE de poser les bases d’une migration mieux encadrée, plus fluide et économiquement bénéfique. Ceci dans un contexte où le continent africain connaît une urbanisation croissante et un dynamisme démographique sans précédent. Le programme apparaît ainsi comme un levier clé pour transformer la mobilité humaine en un moteur de croissance et d’intégration régionale.
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