La Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) réclame Jean-Paul Oumolou, son militant arrêté le 4 novembre dernier à Lomé. L’opposant a été présenté vendredi dernier au procureur de la République et au juge d’instruction, après plusieurs séances d’interrogatoire. Il est placé sous mandat de dépôt. Dimanche, la DMK a dénoncé des actes de torture sur M. Oumolou qui souffrirait actuellement dans son lieu de détention.
Reçue dimanche sur Pyramide FM à Lomé, une délégation du regroupement composée de Brigitte Adjamagbo-Johnson, sa coordinatrice et de Bouraïma Naboudja, son porte-parole ont indiqué que Jean-Paul Oumolou est victime de torture de la part des gendarmes togolais.
« M. Oumolou souffre des coups qu’il a reçus lors de son arrestation. Il a mal à l’œil et a des courbatures actuellement. Mais il a le moral en bon combattant… », a informé Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Se prononçant sur les chefs d’accusation retenus contre l’ancien leader estudiantin, la Coordinatrice de la DMK estime qu’on ne devrait pas reprocher à M. Oumolou ses sorties destinées à sensibiliser les togolais sur la « crise » que traverse le pays.
Selon la Secrétaire générale de la CDPA, le souci de l’opposant vivant dans la Diaspora « a toujours été de se battre contre les injustices que subissent les togolais ».
« Jean-Paul Oumolou est un citoyen togolais… Tout ce qu’on peut lui reprocher c’est de s’engager pour que le Togo soit un pays démocratique. S’il a posé les actes qu’il a posés, il faut comprendre que nous sommes en crise. On ne devrait pas chercher à l’arrêter, il faut plutôt chercher à résoudre la crise », a appuyé Mme Adjamagbo-Johnson.
De son côté, Bouraïma Naboudja estime que les déclarations de l’activiste vivant en Suisse ne sont pas plus dangereuses que ce qui se passe depuis de nombreuses années au Togo. Le porte-parole de la DMK déplore que la justice togolaise n’est efficace que pour « persécuter les opposants pendant qu’elle protège ceux qui sont du bord du parti au pouvoir ».
Pour M. Naboudja, ce qui se passe démontre que le Togo va mal et traverse une crise que le régime en place dénie et ne veut pas résoudre.
« Tous ces actes que posent les togolais épris d’alternance doivent être compris qu’il faut résoudre véritablement la crise née de l’élection présidentielle de 2020… », a-t-il soutenu.
Les actes de la DMK et les solutions
De l’autre Brigitte Adjamagbo pense que « sévir n’est pas la solution ». Elle exhorte le gouvernement à trouver des solutions idoines pour que les togolais n’aient pas à manifester leur mécontentement.
Pour la délégation du regroupement, les arrestations, les poursuites judiciaires, les tortures ne vont pas arrêter le combat pour l’alternance et la démocratie au Togo.
« Ce sont des procédures qui ont été initiées pour affaiblir le combat pour l’alternance. Mais on n’étouffe pas un combat idéologique. Si vous supprimez ou neutralisez ceux qui sont au-devant d’un tel combat, d’autres personnes vont le reprendre », a pointé Mme Adjamagbo-Johnson déplorant par ailleurs que « le pouvoir ne crée pas les conditions pour un combat politique saine » dans le pays.
Le regroupement soutenant Agbeyome Kodjo accuse le régime de tout faire pour étouffer les initiatives de remobilisation de la population.
Brigitte Adjamagbo dénonce le fait que le pouvoir ait inquiété récemment des leaders religieux dans le but de leur interdire d’animer les séances de prières de la DMK.
Toutefois, les responsables de la DMK informent être en train de mener des actions de lobbying et des actions diplomatiques pour la libération de M. Oumolou.