Une équipe d’experts et de techniciens de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) vient d’achever un audit externe du fichier électoral. Cette opération a eu lieu en octobre dernier à la demande de la CENI, par l’entremise du gouvernement togolais. D’après cette mission, le fichier électoral issu du recensement du 29 avril au 14 juin 2023 est conforme aux normes internationales.
La mission d’experts de l’OIF a effectué cet audit externe du fichier électoral suite à une demande adressée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à cette organisation.
La CENI cherchait à s’assurer de la crédibilité et fiabilité du fichier électoral avant de lancer la suite du processus électoral.
Mission d’audit externe
En effet, à l’issue du recensement, 4 432 936 électeurs potentiels ont été enregistrés. La CENI a effectué un audit interne pour éliminer les doublons et retirer les inscriptions des mineurs. Une opération qui a permis de radier 129 225 personnes inscrites. Au final, environ 4,2 millions d’électeurs sont retenus.
« Après cette étape, nous avons sollicité l’OIF pour effectuer un audit externe. Cela nous permet de nous ancrer dans l’aspect démocratique. De plus, l’audit externe nous permet de rendre le fichier fiable à l’égard de tous les acteurs », a indiqué Yago Dabre, président de la CENI.
L’équipe de l’OIF ayant effectué l’audit du 20 au 27 octobre 2023 comprenait un informaticien, un juriste et un statisticien démographe. Le travail était suivi par un comité ad hoc regroupant les membres techniques, experts de la CENI, des membres de la majorité parlementaire, de l’opposition extraparlementaire et des représentants de la société civile.
La mission a consisté à auditer les serveurs des données électorales, à effectuer une démonstration de la fonctionnalité du kit et des logiciels d’enrôlement biométriques des électeurs, à une descente sur le terrain, des analyses des dispositifs légaux, réglementaires et opérationnels, du dispositif informatif des données.
« Comme enseignement majeur, nous retenons qu’après les vérifications et analyses menées, les experts ont délivré des conclusions rassurantes sur la qualité du fichier électoral togolais, ceci en termes de fiabilité de l’opération de recensement électoral, de son caractère biométrique et de sa représentativité géographique et sociologique dans les 39 préfectures et 5 régions du pays. Ainsi, 53,80% de femmes sont inscrites contre 46,18% pour les hommes », a déclaré Désiré Nyaruhirira, Conseiller spécial politique et diplomatique de la Secrétaire Générale de l’OIF.
Fichier électoral fiable
Le chef de la mission de l’OIF affirme que les experts ont mené leur activité en toute indépendance, effectuant une analyse objective et rigoureuse du cadre juridique et opérationnel, du cadre technique et informatique, ainsi que de la démographie électorale togolaise.
Pour les experts, le fichier électoral togolais respecte les normes nationales et internationales notamment l’inclusivité, l’actualité, l’unicité, l’exactitude et la complétude des données des électeurs.
« En somme, je peux dire au nom des experts que le fichier électoral togolais est suffisamment fiable pour permettre la tenue des prochaines élections régionales et législatives dans des conditions de confiance », a ajouté M. Nyaruhirira.
Le chef de la mission de l’OIF a salué le courage politique des autorités togolais qui ont décidé de choisir la voie de la transparence sur le fichier électoral en optant pour un audit international. Une opération que certains pays membres de l’organisation craignent.