L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Togo (ACAT-Togo) s’associe au Révérend Père Michael Lapsley pour la guérison des mémoires. En visite au Togo depuis le 30 juillet grâce à l’appui de l’organisation dirigée par Bruno Haden, le directeur de l’Institut pour la guérison des mémoires a présenté samedi l’édition française de son livre « Guérir du passé » pour la première fois en Afrique de l’Ouest au public togolais. Pour la victime de l’Apartheid, « le Togo est un pays blessé qui a besoin de guérison ».
« Guérir du passé » est un ouvrage autobiographique écrit à la personne et qui retrace la vie de son auteur. D’un volume de 492 pages, le livre raconte également l’histoire d’autres personnes qui, en dépit des situations difficiles qu’ils ont vécues, ont réussi à pardonner et ainsi à guérir des blessures que leur a occasionné leur passé douloureux.
« La guérison n’est pas facile, mais je crois que ce livre illustre une histoire, mon histoire. Chaque personne a une histoire à raconter et chaque histoire mérite d’être écoutée. L’idée est de créer des espaces de sécurité, des espaces sacrés où tout le monde peut être libre de raconter son histoire » a expliqué l’auteur.
« Guérir du passé » a été donc écrit par le Père Lapsley pour guérir les cœurs blessés, amener les ennemis d’hier à se retrouver autour d’une même table pour le développement de leurs différentes communautés.
{loadmoduleid 210}
Sa présentation au public togolais dans le cadre d’une tournée de guérison s’explique par le fait que le Togo à l’instar de beaucoup de pays de l’Afrique a besoin de travailler sur les effets psychologiques et psychiques de ses habitants.
« Comme en Afrique du Sud, le Togo est encore blessé. Le fait que le pays a connu un président qui a été tué et le fait que plein de gens ont été tués en 2005 prouvent qu’il y a une nécessité d’une conversation nationale sur les douleurs et les blessures », a ajouté Michael Lapsley.
Michael Lapsley est originaire de la Nouvelle Zélande. Il a été gravement handicapé en 1990 par un attentat commandité par les services secrets du régime apartheid d’Afrique du Sud. Il avait été envoyé en Afrique du Sud en tant que jeune prêtre en 1972 pour y poursuivre ses études universitaires. Face à l’injustice flagrante de l’apartheid, il s’était très tôt engagé contre le régime en place. Expulsé par les autorités, il s’était réfugié au Lesotho, puis au Zimbabwe, où il poursuivait son engagement en mobilisant l’opinion internationale, notamment parmi les Églises chrétiennes, contre l’apartheid. Le 28 avril 1990, un colis piégé explosait dans son appartement, lui arrachant les deux mains et un œil.
{loadmoduleid 212}