Yas Fiesta

Togo : Agriculteurs et éleveurs appelés à éviter les conflits

Didier ASSOGBA
4 Min Read

À Blitta-Gare, dans le centre du Togo, la chaleur de novembre n’a pas empêché agriculteurs et éleveurs de se rassembler autour du même objectif de préservation de la paix et du vivre-ensemble. Le mardi 4 novembre, le préfet de Blitta, Batossa Boukari, a réuni les représentants des cantons de Blitta-Gare, Blitta-Village, Waragni, Doufouli et Yaloumbè. Les participants ont été sensibilisés sur la non-violence et la coexistence pacifique entre communautés rurales.

L’enjeu est de taille. Dans cette zone agricole par excellence, les dévastations de champs par le bétail en transhumance provoquent chaque année des affrontements parfois meurtriers. Ce phénomène, récurrent dans plusieurs régions du Togo et du Sahel, met à rude épreuve la cohésion sociale entre cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades, souvent issus de communautés peules.

- Advertisement -

Sous l’impulsion du préfet, les autorités locales — chefs traditionnels, forces de sécurité, responsables administratifs et représentants des ministères de l’Agriculture et de l’Élevage — ont choisi la voie du dialogue préventif.
« Éleveurs et agriculteurs que vous êtes, vous devez préserver les valeurs de paix pour que les générations futures en bénéficient. L’agriculture et l’élevage, deux secteurs vitaux de notre pays, doivent avancer sans se cogner », a exhorté Batossa Boukari devant une assemblée attentive.

Le représentant du pouvoir central a insisté sur la résolution pacifique des différends, le recours aux autorités locales et la nécessité, pour les éleveurs, de reconnaître leurs torts en cas de dégâts causés aux cultures. Quant aux agriculteurs, il leur a demandé d’éviter toute justice expéditive, un réflexe fréquent dans les zones rurales isolées.

- Advertisement -

Un dialogue à renforcer entre agriculteurs et éleveurs

Cette rencontre, qui a rassemblé notamment le chef des Peulhs Aliou Alidou, des représentants d’agriculteurs et des responsables régionaux de la sécurité civile, a été saluée comme une initiative salutaire. « Cette démarche nous rappelle nos responsabilités mutuelles et les comportements à adopter pour mieux cohabiter », a confié un participant. Les leaders communautaires se sont engagés à relayer le message au sein de leurs localités.

Mais au-delà de la sensibilisation, les observateurs soulignent la nécessité d’un cadre durable de gestion des conflits agropastoraux : identification des couloirs de transhumance, délimitation des zones de pâturage, et mise en place de comités mixtes de médiation dans chaque canton.

- Advertisement -

Les tensions entre agriculteurs et éleveurs ne concernent pas que Blitta. Elles traversent tout le Togo, du Nord au Centre, et s’inscrivent dans une problématique ouest-africaine plus large, à la croisée des enjeux climatiques, sécuritaires et économiques. La raréfaction des pâturages, la pression foncière et les mouvements transfrontaliers de troupeaux exacerbent les rivalités pour l’accès à la terre et à l’eau.

En privilégiant la sensibilisation et la prévention, les autorités togolaises espèrent désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent, et faire de Blitta un modèle de cohabitation pacifique entre cultivateurs et pasteurs.

Rejoignez-nous sur notre chaîne WhatsApp pour plus de détails

TAGGED:
Share This Article