Les organisations syndicales des travailleurs du secteur des mines du Togo ont tenu le 29 novembre dernier une journée de réflexion à Lomé. Elles ont salué les progrès réalisés dans ce secteur ces dernières années. Toutefois, elles ont exprimé un vœu, celui de voir l’État togolais ratifier la Convention 176 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui porte sur la sécurité et la santé au travail dans les mines.
Le Syndicat Démocratique des Mines (SYDEMINES), le Syndicat national des mineurs du Togo (SYNAMITO), et le Syndicat national de l’encadrement des mines (SYNEM) ont pris part à la rencontre. Cette convention, spécifique au secteur minier, vise à encadrer les conditions de travail et à garantir la sécurité des travailleurs exposés aux risques inhérents à cette activité.
Améliorer les conditions de travail dans le secteur des mines
Pour les participants, bien que des efforts aient été réalisés, la ratification de cette convention par le Togo permettra de renforcer ces avancées et d’améliorer les conditions de travail dans le secteur minier.
Selon eux, cette convention est d’une grande pertinence pour le Togo, en particulier après l’adoption, le 30 septembre 2024, de l’arrêté n° 3131, qui réglemente la sécurité et la santé au travail dans les secteurs dits “dangereux”, dont le secteur des mines fait partie.
“Cet arrêté, en reconnaissant le secteur minier comme une activité dangereuse, rejoint les principes énoncés par la Convention 176. Les statistiques confirment cette dangerosité. Bien que le secteur des mines emploie seulement 1% de la main-d’œuvre mondiale, il représente environ 8% des accidents de travail et des maladies professionnelles. Ce ratio souligne la nécessité d’une réglementation stricte pour protéger les travailleurs”, ont-ils indiqué.
Les parties prenantes estiment que la ratification de cette convention va entraîner des bénéfices importants pour tous les acteurs concernés, notamment l’État, les entreprises et les travailleurs.
“Pour l’État, cela va contribuer à renforcer la sécurité et la santé au travail et réduire les accidents et les décès dans les mines. À long terme, cette amélioration aura un impact positif sur le PIB national, en créant des richesses supplémentaires grâce à un secteur minier plus sécurisé”, a-t-on appris.
Réduire la pauvreté dans le pays
Pour les entreprises, ces syndicats ont rappelé que la mise en œuvre des mesures de sécurité et de santé améliorera la productivité, tout en établissant un climat de confiance avec les travailleurs. Les entreprises qui respectent ces mesures montrent qu’elles se soucient du bien-être de leur personnel, ce qui peut renforcer leur image et leur performance.
Enfin, pour les travailleurs, la ratification de la convention et l’application stricte des mesures de sécurité permettra de réaliser des économies, notamment en réduisant les coûts liés aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. Ces mesures contribueront également à leur épanouissement personnel, en améliorant leur qualité de vie et en réduisant la pauvreté dans le pays.
Les syndicats ont également souligné les progrès réalisés dans le cadre du Code du travail de 2021, qui aborde de manière détaillée la question de la sécurité et de la santé au travail. Parmi les avancées notables, on trouve le droit de retrait, qui permet à un travailleur de se retirer d’une situation qu’il juge dangereuse, ainsi que les progrès concernant l’assurance maladie universelle, qui couvre désormais les travailleurs des mines.
Cependant, ils estiment qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne l’application de l’arrêté de septembre 2024. Les syndicats appellent le gouvernement à ratifier la Convention 176 et à renforcer la présence d’inspecteurs spécialisés sur les sites miniers.
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