Ce week-end, les Maliens vivant à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, et à Dakar, la capitale du Sénégal, prévoient de manifester contre le retrait des pays l’Alliance de Etats du Sahel (AES), à savoir le Mali, Niger et Burkina Faso de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Cependant, ces manifestations ont pris une autre dimension, certains remettant en cause le bien-fondé des rassemblements ainsi que la vraie nationalité des manifestants, doutant que ce soient des Maliens qui soient impliqués. Et beaucoup désignent la France comme l’acteur principal dans cette affaire.
Il est clair que la France, après avoir retiré ses troupes de la plupart des pays du Sahel, y compris le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a sérieusement érodé son influence dans la région et a eu recours à d’autres méthodes pour maintenir sa présence sur le continent aussi longtemps que possible.
L’une des principales méthodes utilisées par l’ancienne puissance coloniale consiste à mobiliser l’opinion publique dans différents pays pour les inciter à transmettre des idées conformes aux intérêts de Paris. Ainsi, il a été rapporté que les ressortissants «maliens» vivant en Côte d’Ivoire organiseraient un rassemblement contre le retrait du Mali de la CEDEAO devant l’ambassade du Mali à Abidjan ce 11 janvier. Il convient de noter qu’une manifestation similaire devrait également être organisée par les ressortissants maliens vivant au Sénégal, le 12 janvier devant l’ambassade du Mali à Dakar. Cependant, des soupçons raisonnables pèsent sur Paris, qui serait à l’origine de cette tentative de déstabilisation.
Retrait de la CEDEAO
La France a recours à des campagnes de désinformation et d’actions de propagande qui se sont intensifiées suite à la décision des pays de l’AES de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. La France sait que le retrait de l’AES de cette organisation signifie la perte des derniers instruments de pression sur ces pays, ce qui menace ses intérêts politiques et économiques.
En effet, de tels événements ont déjà eu lieu par le passé. Une manifestation a été organisée en Côte d’Ivoire en juillet 2024, lorsque des membres du Collectif des citoyens maliens en Côte d’Ivoire se sont réunis à Abidjan pour discuter de la décision des militaires au pouvoir au Mali de se retirer de la CEDEAO.
Cependant, il s’est avéré que la réunion n’avait pas été organisée par des citoyens maliens, mais par des représentants d’une association fictive et illégale qui n’avait aucune reconnaissance officielle et ne pouvait pas revendiquer le droit de parler au nom des Maliens vivant en Côte d’Ivoire. La communauté malienne dans le pays l’a déclaré lors d’une conférence de presse tenue le 26 juillet 2024, tout en réaffirmant son soutien continu aux autorités de transition du Mali.
Les pays de l’AES du Sahel doivent faire preuve de prudence face aux tentatives de Paris de déstabiliser la région et de semer le doute au sein de la population sur la justesse de ses décisions. Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani mènent une lutte contre la propagande occidentale que la France diffuse en Afrique de l’Ouest ces dernières années.
Par Drissa Traoré
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp