Les employés de la Société Togolaise de Tôles et Produits Métalo-Sidérurgique (Nouvelle Sototoles) ont entamé mardi une grève de trois jours reconductible pour exiger de meilleures conditions. Ces travailleurs, plus de 400 au total réclament la revalorisation de la grille salariale, l’instauration d’une indemnité de logement et la hausse de l’indemnité de déplacement. De même, ils lancent un appel au président de la République à « redresser » les investisseurs qui se comportent au Togo comme en territoire conquis.
Les revendications des employés de Sototoles sont portées par le Syndicat National des Travailleurs du Secteur Industriel du Togo (SYNATSITO). Elles s’articulent autour de trois points.
Dans le premier point, le SYNATSITO exige la grille salariale pour un salaire de base de 106.852F correspondant à un agent de la catégorie AEC, 2è échelon. Dans le deuxième, il propose une indemnité mensuelle de logement de 45.000 F, 55.000F et 65.000F respectivement pour l’Agent d’exécution, l’Agent de maitrise et les Cadres et assimilés. Le dernier point relatif à l’indemnité de déplacement recommande à l’employeur de payer dorénavant 41.600F à l’Agent d’exécution, 51.600F à l’Agent de maitrise et 61.600F aux cadres et assimilés.
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Ces doléances ont été soumises à la direction générale de Sototoles depuis 2015, qui depuis lors n’a pas voulu les satisfaire, selon Issa Boukari.
« Depuis les Libanais sont aux commandes de la Nouvelle Sototoles c’est toujours le même slogan : on ne vend pas, il y a une concurrence déloyale. Du coup ils n’ont jamais manifesté la volonté de satisfaire nos doléances. La direction a été interpellée plusieurs fois à l’inspection du travail mais elle n’a toujours pas réagi. Pire, notre préavis de grève n’a pas amené l’employeur à rentrer en discussion avec nous si ce n’est qu’hier qu’on a été appelé très tard au moment où la base est déjà mobilisée », a expliqué le secrétaire général du SYNATSITO.
M. Boukari précise que les conditions de travail à la Sototoles sont déplorables. Il révèle que le travail se fait à la chaine et sous pression avec un salaire dérisoire. La moindre erreur est synonyme de sanction qui parfois débouche sur des licenciements.
Le secrétaire général interpelle le Chef de l’Etat sur le comportement des multinationaux qui aiment mener la vie dure aux Togolais.
« Nous voulons dire humblement au président Faure Gnassingbé que c’est bien de faire venir les investisseurs au Togo. Mais qu’on veille à ce qu’ils respectent les textes en vigueur dans notre pays une fois qu’ils s’y installent. Sinon nous sommes embêté d’entendre parfois nos directeurs dire qu’ils souhaitent remplir les poches des autorités et nous maintenir dans la pauvreté que nous offrir de meilleures conditions », a-t-il lancé.
La SYNATSITO, membre de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) reçoit le soutien de Nadou Lawson. La coordinatrice de la STT s’est déplacée mardi dans la zone portuaire pour galvaniser les grévistes.
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