L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Togo (ACAT-Togo) réagit au courrier du ministre en charge de l’administration territoriale qui demandait à la CENI de lui refuser le droit d’observer les municipales du 30 juin. L’association accuse le ministre Payadowa Boukpessi d’avoir violé les textes garantissant un Etat démocratique et de « diffamation ». L’organisation dénonce un « pur mensonge » du ministre et se dit prête à prouver ses sources de financement.
Samedi, le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales a ordonné la CENI de ne pas accréditer l’ACAT et à la Concertation Nationale de la Société Civile pour observer les élections du 30 juin.
Payadowa Boukpessi estime que ces organisations de la société civile ont souvent affiché des positions partisanes. Aussi, précise-t-il que leur source de financement laisse à désirer.
Réagissant mardi, ACAT Togo rappelle qu’elle est une organisation de défense des droits humains, Apolitique, membre de la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT) ayant un Statut consultatif auprès de l’ONU, un Statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et un Statut d’Observateur auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, accréditée auprès des instances de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
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Au-delà, l’organisation conçoit mal ce qui pourrait obliger un membre du gouvernement à s’imposer à la CENI. Pour elle, la démarche du M. Boukpessi est en contradiction avec l’article 8 du Code électoral et du point 4 du Guide et Code de bonne conduite de l’observateur en sa deuxième partie.
Cette décision, ajoute-elle est également en flagrante contradiction avec les principes généraux pour une approche des élections fondée sur les droits de l’homme et de la démocratie.
« L’ACAT–Togo sera heureuse de savoir disponible le Ministre de l’Administration Territoriale afin d’apporter les preuves des financements d’origine douteuse alléguées et les actes incriminés de notre impartialité dans les sujets d’intérêt national dans les meilleurs délais », lit-on dans un communiqué de l’organisation.
Enfin, l’Association dirigée par Bruno Germain Haden déplore un déficit de communication entre le ministre de l’administration territoriale et la CENI. ACAT-Togo dit n’avoir jamais communiqué 5.500 observateurs à la CENI.
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