« Accompagné du Duc Max C. Paul Kendrick », Max Carmel 1er était en visite d’Etat au Zili, une micronation basée au Cameroun. Une visite qui vise à rapprocher les deux « Etats » notamment autour de projets agricoles et écologiques, chers au Prince régnant de La Principauté des Baobabs, basée au sud du Togo. Compte rendu.
Le vol Air France 757 qui rallie le 24 mai dernier, Paris Charles de Gaulles à l’aéroport camerounais de Nsimalen compte à son bord un dirigeant de micronation. Max Carmel 1er de La Principauté des Baobabs. Depuis la veille, le Prince qui a quelques rendez-vous à Bruxelles a débuté son voyage dans la capitale belge. A Yaoundé, pas de protocole pour l’accueillir, encore moins de tapis rouge, « cela ne fait pas de moi moins qu’un Prince » constate le journaliste d’investigation de 45 ans qui règne depuis deux ans sur une principauté de 27 hectares vivant de l’agriculture.
Le contraste de chef anonyme dans la queue à l’aéroport de Yaoundé est total avec le territoire de sa Principauté où, entre les villes togolaises de Tsévié et de Kévé, s’enchainent tout au long de l’année des cérémonies et fêtes grandioses au cours desquelles sont statut de « chef » est mis en exergue. Mais à sa sortie d’aéroport, son homologue, tout aussi discret l’accueille. Emmanuel 1er, Roi du Zili et Max Carmel 1er ne se dirigeront pas, dans une berline de luxe, en direction d’un pompeux Palais. Ils feront le tour de quelques bistros de la capitale camerounaise avant la chute dans une résidence louée pour la durée de la visite d’Etat.
Visites et rencontres au programme
Comme tout chef d’Etat, la villa où vit le Prince pendant son séjour est décorée aux couleurs de La Principauté des Baobabs. Drapeaux verts portant une croix blanche et un baobab noir. Une récade royale en forme de courte canne symbolisant à son bout une tête de lion, emblème d’invincibilité et quelques drapelets décoratifs. A La Principauté des Baobabs, le Premier ministre, un autre journaliste togolais, orchestre la visite d’Etat et pond des communiqués qui informent de tous les détails.
David Cudjoe Amekudzi y annonce que Max Carmel 1er dont la micronation est catholique y rencontrera l’archevêque mais aussi visitera la cathédrale de Yaoundé ainsi que la Basilique. Entre deux activités, des réunions et rencontres avec le roi hôte qui entre temps, travaille toute la journée dans une entreprise locale, n’a aucun salaire lié à son poste de monarque. Le 31 mai, un déplacement important sur les territoires du Royaume de Zili, à une centaine de kilomètres de Yaoundé a eu lieu dans le cadre de projets agricoles et écologiques. Un détour dans un Monastère près de Yaoundé marquera la visite. « En bon catholique » commente le Prince.
La Principauté des Baobabs et le monde des micronations
Après Zili, Max Carmel 1er fera le tour de pas moins de dix micronations. La République de Toubak, les royaumes de Koro et de Guémon ainsi que la capitale de l’Etat Indépendant de NovaTroie, en Côte d’Ivoire. Entre temps, du 13 au 16 juin, Max Carmel 1er sera l’invité d’honneur de la Principauté de Rouet-Provence, sur la côte d’Azur pour les 3 ans de cette micronation française. En septembre, il est attendu dans le Nevada américain pour une visite d’Etat auprès de la République de Molossia. D’ailleurs, en août, à Abidjan, se tient le Sommet des dirigeants de micronations d’Afrique de l’ouest. Bref, des états qu’aucun autre pays ne reconnaît et qui ne visent pas la reconnaissance.
« Nous voulons exister, rester un cadre d’humour et de parodie, mais avec un vrai projet de développement » précise David Cudjoe Amekudzi. Le chef du Conseil de Gouvernorat de La Principauté des Baobabs, une sorte de Premier ministre la présente « comme un projet touristique et agricole » qui pourrait être un jour reconnu comme « un village agricole qui offre des opportunités d’emplois aux jeunes« .
Les micronations les plus célèbres
Quelques-unes de micronations dans le monde ont été des plus célèbres. La République de Seborga, en Italie, a réussi même à avoir des ambassades et consulats reconnus dans certains pays du monde. En Grande Bretagne, la Principauté de Sealand est la plus connue de tous les temps. En France, la République de Saugeais joue même, officiellement, le rôle de collectivités locales.
Plus que des facteurs touristiques de premier plan, les micronations, qui vivent essentiellement de vente de timbre et de décorations d’honneur, sont des communautés de vie et de rêves, parfois autour d’un modèle économique stable, comme La Principauté des Baobabs qui fait dans l’agriculture bio, l’écologie ou encore le social. Elle a d’ailleurs lancé deux grands projets en 2024 qui seront reconduits cette année, » celui de lutte contre le glaucome et celui de lutte contre la cancer des seins » précisent plusieurs articles sur le site de la micronation.
Créée en 2023, La Principauté des Baobabs se veut un espace de rencontres et de réflexions sur l’Afrique de demain. Elle dispose d’un drapeau, d’un territoire, d’un gouvernement et même de quelques citoyens. La grande partie de ses activités se résume à des fêtes, voyages écologiques et activités agricoles ou encore d’élevage.
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