5 jeunes nigérians ont été lynchés lundi à Lomé et n’ont eu la vie sauve que grâce à l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité. Ils étaient accusés d’avoir tué une jeune fille togolaise après avoir couché avec elle. Une accusation fallacieuse d’une prostituée qui a induit la foule en erreur. L’acte a été condamné par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et certaines organisations de la société civile togolaise. De même, l’on apprend que la péripatéticienne à l’origine de l’incident est activement recherchée par la police.
Alors qu’elle avait ameuté tout le quartier de Hedzranawoé accusant des ressortissants nigérians d’avoir voulu la tuer, il se trouve qu’il n’en était rien. La jeune dame à l’origine de la vindicte populaire du 17 juin dernier était plutôt une professionnelle de sexe qui n’avait pas fait bonne affaire. Et pour se venger, elle a choisi de livrer son client et les colocataires de ce dernier à un lynchage populaire.
« Il était plutôt question d’une jeune fille. Une péripatéticienne avec qui un jeune homme de nationalité nigériane avait négocié des services sexuels rémunérés. Arrivé chez le monsieur à la maison, la jeune fille a constaté le confort dans lequel vivait son client et a décidé de revoir à la hausse le prix négocié ensemble au départ. Un peu frustré, le Ibo a refusé de payer le nouveau prix. Ainsi, la fille est sortie ameuter les jeunes du quartier en criant que le Ibo voulait lui faire du mal. C’est ainsi que la foule est descendue dans la maison où vivaient d’autres locataires qui sont tous des nigérians pour les tabasser tous. Pendant ce temps, la jeune fille a disparu…», a expliqué Afi Amevo, Vice-présidente du Comité de développement du quartier (CDQ) de Hédzranawoe.
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Depuis le lundi dernier, la jeune dame, professionnelle de sexe de son état, est activement recherchée par les forces de l’ordre et de sécurité. Elle devrait s’expliquer devant les agents togolais sur l’incident qu’elle a provoqué et répondre de tout ce qui était arrivé.
En effet, il se révèle dans ce dossier que les 5 ressortissants nigérians sont doublement victimes. Ils ont été gratuitement lynchés et les meubles de leurs chambres ont été pillés.
Notons que la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) avait condamné une vindicte populaire est insupportable. Pour Nakpa Polo, la présidente de cette institution étatique, nul n’a le droit d’ôter la vie à son prochain, quelle que soit la raison.