Au Togo, l’opération de révision des listes électorales en vue des prochaines élections municipales a démarré lundi dans la Zone 1. Une délégation de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), coalition menée par la députée Brigitte Adjamagbo-Johnson, a sillonné plusieurs Centres de recensement et de vote (CRV) dans les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé. D’après ce regroupement politique, « les constats de la première journée n’augurent rien de bon ».
Caméras défaillantes, retards à répétition
Dès les premières heures de cette opération de révision des listes électorales qui doit durer trois jours, les équipes de la DMP ont pointé des retards généralisés dans l’ouverture des centres, mais aussi des problèmes techniques majeurs. À commencer par la défaillance des caméras censées permettre l’enregistrement biométrique.
« Même au démarrage, beaucoup de ces centres ne disposaient pas d’une caméra qui fonctionne correctement », a déploré Brigitte Adjamagbo.
À Golfe 5, certains CRV, notamment les groupes C et A, étaient toujours paralysés à 15 heures, faute d’équipements opérationnels.
Si certains centres ont pu surmonter ces obstacles en cours de journée, la lenteur du processus reste préoccupante. « Les appareils fonctionnent lentement. Certains centres ont fait à peine une trentaine d’enregistrements. Ceux qui ont mieux travaillé ont atteint la soixantaine », a rapporté la députée.
Faible mobilisation des jeunes pour la révision électorale
Autre sujet d’inquiétude : la faible mobilisation des primo-votants, pourtant ciblés par l’opération. « Je voudrais leur lancer un appel pour qu’avec détermination et fierté, ils viennent chercher leur carte d’électeur et se prononcent de manière à influencer l’évolution du Togo », a exhorté la figure de proue de la DMP.
Au-delà du Grand Lomé, une autre délégation de la DMP a été dépêchée dans le Bas-Mono, où de nombreuses anomalies ont également été relevées. Dans plusieurs localités – Devémé, Mômé Gbavé, Attikplé, Ganavé ou encore Adoukowoé – les nouvelles cartes d’électeurs n’ont pas été délivrées, empêchant toute mise à jour du fichier électoral.
Autre constat marquant : une grande partie des électeurs ne venait pas pour une première inscription, mais plutôt pour remplacer une carte perdue ou corriger des erreurs d’état civil, ce qui pourrait fausser l’évaluation du taux de nouveaux enrôlements sur les listes électorales.
Enjeux politiques sous tension
La DMP, qui avait déjà dénoncé par le passé des tentatives de restriction de l’inscription dans la zone 1, voit dans ces dysfonctionnements la résurgence d’un vieux mal électoral togolais. Pour la coalition, l’heure est grave : « Le moment est venu pour que les forces vives du pays se rattrapent », insiste Brigitte Adjamagbo.
Alors que la révision des listes électorales se poursuit dans d’autres zones du pays selon un calendrier progressif, la DMP promet de produire dans les prochains jours un rapport circonstancié assorti de propositions concrètes pour améliorer le dispositif.
Dans un Togo où chaque consultation électorale se déroule sous tension, la manière dont seront traitées ces premières alertes pourrait bien peser sur la suite du processus… et sur la confiance des citoyens dans l’urne.
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