La révision des listes électorales en vue des élections municipales a démarré lundi dans la zone 1. A la veille, des partis politiques de l’opposition togolaise ont dénoncé l’absence de concertation et la précipitation du gouvernement. Ils ont lancé un « appel patriotique » en trois points au gouvernement.
Dans un communiqué conjoint daté du dimanche 6 avril, cinq partis politiques – le CAR, le PSR, Santé du Peuple, Le Togo Autrement et l’UDS-Togo – ont exprimé leur « étonnement » face à la publication du décret présidentiel n°2025-030/PR, pris le 1er avril dernier, fixant du 7 au 23 avril 2025 la période de révision des listes électorales.
Une décision qu’ils jugent unilatérale, prise « sans la moindre concertation avec les partis de l’opposition », et ce, en dépit de l’existence du Cadre Permanent de Concertation (CPC), censé favoriser le dialogue politique.
Un précédent inquiétant d’après les partis politiques
Pour les signataires, le choix du gouvernement d’engager le processus électoral sans échanges préalables traduit un mépris pour les règles du jeu démocratique et une volonté de restreindre la participation électorale dans les zones jugées favorables à l’opposition. Le communiqué évoque notamment des anomalies déjà constatées lors du recensement électoral de 2023, notamment la lenteur des machines dans certains centres et des périodes d’inscription jugées insuffisantes.
« Cette manœuvre, qui consiste à limiter le temps d’enrôlement dans certaines zones tout en y déployant des équipements dysfonctionnels, est devenue récurrente. Elle alimente les soupçons de partialité dans la gestion du processus électoral », dénoncent les partis.
Trois demandes et un appel patriotique
Estimant qu’un processus électoral bâclé ferait courir de graves risques au pays, les partis de l’opposition lancent un appel patriotique en trois points au gouvernement. D’abord, ils demandent de prolonger de dix jours les opérations de révision des listes électorales dans la zone 1, qui couvre la région Maritime et la préfecture de Haho. Ensuite, ces partis souhaitent qu’une campagne de sensibilisation soient menée auprès des populations, avec l’appui de la CENI et des partis politiques, pour informer sur les modalités de l’enrôlement.
Enfin, ils exhortent les autorités à convoquer en urgence une réunion du CPC, afin d’ouvrir des discussions politiques sur la transparence du processus et l’amélioration du cadre électoral.
Malgré ce climat de tension, les partis signataires appellent les citoyens à ne pas céder à la démobilisation. Dans un appel solennel à tous les Togolais âgés de 18 ans et plus, ils les exhortent à se faire enrôler, y compris ceux ayant perdu leur carte d’électeur, afin de préserver leur droit de vote.
« Frustration, colère ou lassitude sont compréhensibles, mais le vote reste un levier de changement. Il ne faut pas abandonner ce droit », insistent-ils.
Un calendrier resserré et controversé
L’opération de révision des listes électorales, qui s’étalera sur trois zones en dix-sept jours, suscite déjà de nombreuses critiques, y compris au sein de la société civile. Voici le calendrier établi par la CENI :
- Zone 1 : Région Maritime + Préfecture de Haho — du 7 au 9 avril
- Zone 2 : Région des Plateaux + Blitta, Sotouboua, Tchamba — du 14 au 16 avril
- Zone 3 : Kara, Savanes + Tchaoudjo, Mô — du 21 au 23 avril
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