L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a dénoncé jeudi une organisation unilatérale des prochaines élections municipales au Togo par une CENI dont le mandat est arrivé à terme. La sortie de ce parti de l’opposition fait suite au décret présidentiel appelant fixant la période de la révision des listes électorales. Pour l’ANC, organiser « de nouvelles élections » dans des conditions d’opacité et d’arbitraire aggrave le discrédit qui frappe le processus démocratique au Togo.
Selon l’ANC, sous la conduite du gouvernement, la CENI dont le mandat est expiré depuis deux ans, a entamé un processus à marche forcée, sans un chronogramme clair et précis et sans aucune consultation des acteurs politiques.
Elle estime que cette attitude unilatérale, qui exclut les parties prenantes légitimes, est contraire aux principes de transparence, d’équité et d’inclusivité qui doivent guider tout processus électoral démocratique.
L’ANC réclame le renouvellement de la CENI
Composés de 17 personnes, les membres actuels de la CENI ont été élus en 2022 pour un mandat d’un an, qui est arrivé à expiration depuis mars 2023. De l’avis de l’ANC, l’institution est disqualifiée pour organiser les prochaines locales.
Cependant, le 1er avril dernier, le gouvernement togolais a mandaté la CENI à procéder aux révisions des listes électorales du 07 au 23 avril prochains.
Le parti indique qu’il est impératif de procéder diligemment au renouvellement des membres de cette institution, conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur et fustige le décret du chef de l’Etat.
« L’ANC fustige le décret gouvernemental qui vient d’imposer, une fois encore, un calendrier serré et inapproprié qui force à la précipitation, pour la révision des listes électorales en vue des municipales de 2025. Ce qui risque de laisser encore, à la clôture des opérations, des dizaines de milliers de compatriotes sur la touche, sans cartes d’électeurs », a déclaré le parti au cours d’une conférence de presse.
Revendications de l’ANC pour l’organisation des élections municipales
Pour Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC, demander à une CENI dont le mandat est terminé d’organiser les élections municipales et tenir la révision des listes électorales pour quelques jours seulement sont des violations du code électoral en vigueur au Togo.
M. Fabre et son bureau exécutif exigent que tous les acteurs politiques, parties prenantes, soient systématiquement informés et impliqués dans toutes les étapes du processus électoral en cours, notamment à travers la mise à disposition du chronogramme détaillé des élections municipales en vue. Ils exigent aussi que toutes les institutions en charge des élections remplissent leurs missions avec impartialité pour garantir des élections libres, crédibles et équitables.
L’Alliance nationale pour le changement (ANC) révèle que les partis politiques sont toujours dans l’attente de la communication officielle des résultats complets des législatives et régionales d’avril 2024. Le parti dénonce un silence prolongé et injustifié de la CENI, de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême, qui renforce les doutes et les suspicions légitimes quant à la crédibilité et à l’intégrité des scrutins organisés de manière unilatérale.
Il demande que la CENI transmette sans délai le rapport général de chacune de ces élections, que la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême donnent une suite diligente à ses courriers.
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