L’ASVITTO ne voit aucun engagement du gouvernement togolais à mettre fin à la torture. A cet effet, dans son message à l’occasion de la journée mondiale de soutien aux victimes de torture qui sera célébrée le 26 juin prochain, l’Association invite les autorités togolaises à tirer les leçons de la condamnation d’Hissène Habré et à être conscientes des faiblesses de l’appareil judiciaire en vue d’opérer des réformes profondes pour rendre justice à toutes les victimes.
Le tableau de la situation de protection des populations contre la torture peint par l’ASVITTO est par endroits sombre.
« Plus de 29 ans que le Togo est parti à la convention des Nations Unies contre la torture, chacun de nous pouvait constater sans exagérer que notre pays a encore du chemin à faire en matière de protection des populations contre cette forme de violation » mentionne le message. Selon l’Association, une simple lecture permet de constater que ces genres de violation ne sont pas punis mais plutôt banalisés.
L’ASVITO fonde son argumentation sur les circonstances dans lesquelles le rapport de la CNDH a été publié en 2010, le départ en exil de Koffi Kounté et du commandant Olivier Amah, le maintien en détention de Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés en dépit de l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO et des recommandations du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies.
Cependant malgré ce qu’elle qualifie de mauvaise volonté de l’Etat, l’ASVITTO rassure les populations qu’elle se sent dorénavant réconforter par l’exemplarité de courage, de détermination et de persévérance dont on fait preuves les victimes de la torture tchadienne qui ont obtenu juste après 25 ans de lutte.
En face Kao Atcholi et les siens invitent les dirigeants togolais à tirer de bonnes leçons à la suite de la condamnation historique de Hissène Habre et à prendre conscience des faiblesses de l’appareil judiciaire en vue d’opérer des réformes profondes et nécessaires pour rendre justice à toutes les victimes.
Pour couronner le tout l’ASVITTO annonce sur le 12 juillet prochain un sit-in devant les locaux du ministère de la justice et des réformes institutionnelles pour exiger du gouvernement la libération de Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés et la réparation de toutes les victimes de torture au Togo.