L’ancien Premier ministre togolais, Eugène Koffi Adoboli, s’est éteint en Suisse le 23 avril 2025, loin de son pays natal dans sa 91e année. Son parcours est marqué par une carrière internationale brillante et une implication politique controversée.
Né le 3 octobre 1934, Eugène Koffi Adoboli a consacré une grande partie de sa vie professionnelle à la scène internationale. Il a été fonctionnaire à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à Genève et membre du corps commun d’inspection des Nations unies.
Eugène Koffi Adoboli au service du Togo
Cette expérience lui a conféré une réputation de technocrate compétent, éloigné des luttes politiques internes de son pays.
En mai 1999, le président Gnassingbé Eyadéma le nomme Premier ministre du Togo. Cette nomination, survenue après les élections législatives de mars 1999, visait à améliorer l’image du régime en prévision du sommet de l’Organisation de l’unité africaine prévu à Lomé en 2000. Adoboli, alors peu connu sur la scène politique nationale, était perçu comme une figure neutre et compétente.
Cependant, son mandat est rapidement entaché par des critiques concernant son incapacité à redresser l’économie togolaise. Le 27 août 2000, il démissionne de son poste, un jour après l’annonce d’un vote de censure de l’Assemblée nationale, alors présidée par Agbéyomé Kodjo, contre son gouvernement. Une première dans l’histoire politique du pays.
Accusations de détournement de fonds et exil
En 2011, Eugène Koffi Adoboli est condamné par contumace à cinq ans de prison pour détournement de fonds publics liés à la construction de la Cité de l’OUA à Lomé, en préparation du sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue Union Africaine). Il est également condamné à rembourser 100 millions de francs CFA à l’État togolais.
Depuis la Suisse, où il s’était installé en 2002, Adoboli a toujours nié ces accusations, affirmant n’avoir jamais détourné de fonds publics et avoir même utilisé ses propres ressources pour financer certaines activités gouvernementales.
En 2017, il obtient une grâce présidentielle, mettant fin aux poursuites judiciaires à son encontre.
Eugène Koffi Adoboli avait laisse derrière lui un héritage ambivalent. D’un côté, sa carrière internationale témoigne de son engagement en faveur du développement et de la coopération multilatérale. De l’autre, son passage à la tête du gouvernement togolais et les accusations de corruption qui en ont découlé ont terni son image.
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