La Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) refuse de désenfler. Le regroupement politique coordonné par Brigitte Adjamagbo-Johnson n’oublie pas l’élection présidentielle de février 2020. Et alors que le gouvernement se projette pour la tenue dans les prochains mois des premières élections régionales, la DMK n’en voit pas l’opportunité dans les conditions actuelles. Cette entité ne trouve ni l’opportunité ni l’urgence des élections régionales. Elle réclame une meilleure vie pour les populations.
La DMK était devant la presse vendredi à Lomé. Occasion pour elle de dresser le bilan de ses deux ans de « lutte dans un contexte difficile ». Elle n’a pas manqué de dénoncer « un quintuple coup d’État : militaire, électoral, judiciaire, diplomatique et médiatique » du pouvoir de Lomé.
Le regroupement politique ne donne aucun crédit aux discussions initiées par le gouvernement notamment dans le cadre de la CNAP. Pour lui, les échanges n’ont pas tenu compte des aspirations du peuple parce qu’ils visant à « écarter la DMK ».
Et s’exprimant au sujet du Cadre permanent de concertation (CPC), les responsables de la DMK estiment que les discussions ne pourront pas prospérer non plus pour le fait qu’ils ne s’inscrivent pas dans l’optique de régler les vrais problèmes des Togolais. Des problèmes qui résideraient dans « la restauration de la vérité des urnes et la bonne gouvernance ».
Brigitte Adjamagbo et les autres leaders de la DMK se montrent préoccupés dans le cherté de la vie. Ils accusent le gouvernement de ne prendre aucune mesure pour contrôler les prix des produits de première nécessité, « abandonnant les populations à leur triste sort ».
« La situation est devenue intenable pour la plupart des Togolais. Les suicides se multiplient au vu et au su des autorités de fait, mais cela ne semble guère les préoccuper ou les émouvoir », pointent-ils.
Toujours au sujet de l’économie, la DMK ne comprend pas les motivations des pouvoirs publics de céder tous les pans entiers de l’économie togolais à des intérêts des étrangers. Pour eux, ces investissements étrangers ne sont que de « prête-noms pour les privilégiés du système à l’intérieur et à l’extérieur ».
La sortie de la DMK intervenait à la veille du conférence de Lomé sur les transitions politiques en Afrique. Logique pour le regroupement de s’exprimer sur cette actualité.
Ces soutiens d’Agbeyomé Kodjo notent simplement que les coups d’État constatés dans la sous-région ces derniers mois révèlent que plusieurs dirigeants africains francophones trouvent la source de leurs pouvoirs auprès de quelques oligarques politiques de l’Occident.
« C’est aussi la preuve que les peuples du continent y compris le Togo, sont désormais conscients de cette vérité et comprennent que la solution à leur désir de liberté se trouve dans une lutte panafricaine de libération d’une domination extérieure qui maintient les bourreaux au pouvoir », peut-on lire dans la déclaration liminaire de la DMK.
Brigitte Adjamagbo et cie repoussent les régionales
Quant aux élections régionales qui s’annoncent selon la loi sur la décentralisation, la Dynamique estime que l’opportunité de la mise en place des conseils régionaux reste à justifier. Pour elle, au-delà des impératifs de développement qui sous-tendent ces pouvoirs décentralisés, la réalité du terrain n’indique guère la nécessité ni l’urgence qui peuvent guider l’organisation précipitée de ces élections régionales.
« Le pays a organisé des élections législatives en 2018, les municipales en 2019, la présidentielle en 2020. Soir trois élections en trois ans avec un budget de 15 milliards pour chaque élection. Ce qui est anormal », estime la DMK qui ne veut accepter rien qui « compromettrait encore l’avenir du Togo ».
En attendant, Brigitte Adjamagbo et les autres leaders de la DMK qui soutiennent Agbéyome Kodjo tiennent à la résolution du contentieux électoral à l’issue des élections présidentielles de 2020.
« Nous ne fermerons pas la page des élections de 2020 » a lancé Brigitte Adjamgbo pour qui le peuple a déjà fait sa révolution électorale en s’octroyant une alternance.
