Tikpi Salifou Atchadam s’est prononcé jeudi sur l’actualité sociopolitique du Togo. Dans un long audio, le président du Parti national panafricain (PNP) maintient sa ligne politique qui est de faire tomber le pouvoir de Lomé par de monstres manifestations populaires dans toutes les villes et villages du pays. Pour celui qui pense que l’armée togolaise n’est pas une armée de libération, il appartient au peuple togolais de se libérer et libérer ensuite l’armée. Me Atchadam accuse les partis d’opposition de légitimer la « dictature » en participant aux élections organisées. Pour lui, la solution de refondation du Togo passe par une transition sans Faure Gnassingbé.
« Depuis le 19 août 2017, tout ce que cherche le peuple togolais, c’est de retrouver le plein pouvoir pour se gouverner par lui-même et par lui-même sans interférence », a déclaré Tikpi Atchadam à l’entame de son adresse.
Le président du PNP continue de croire que les dernières élections organisées au Togo ont fourni la preuve selon laquelle il est « impossible de se débarrasser d’une dictature par des élections ». De même, Me Atchadam affirme que l’argument selon lequel il faut essayer un candidat produit du système est complètement discrédité.
« Il est clair que les élections ne sont qu’un rituel quinquennal de remise en œuvre du pouvoir avec à chaque fois, des vues humaines sacrifiées », se convainc-t-il.
L’armée ne peut pas libérer le pays
Faisant le parallèle avec les évènements en cours au Mali, le président du PNP note que les togolais ont la certitude que leur pays ne sera jamais libéré par l’armée.
« Le contraste entre, d’une part, l’injustice, la violence, la misère extrême au sein des Forces armées togolaises, et d’autre part, le zèle qui anime les militaires réprimant les populations se battant pour le peuple entier le démontrent à suffisance », dit-il.
Au surplus, Tikpi Atchadam avance que la peur est très forte au sein de l’armée togolaise qu’il décrit comme « un serpent dont la tête est Faure Gnassingbé ». Pour lui, le corps est otage de la tête.
«Faure Gnassingbé n’a pas peur de l’armée togolaise. Il sait que cette armée ne lui barrera pas la route dans son projet de monarchisation du Togo… », a-t-il insisté avant d’ajouter : « l’armée togolaise est plutôt à libérer ».
Concluant ce chapitre de l’armée togolaise, l’opposant actuellement en exil précise que cette « armée ne peut pas être une armée de libération faute d’esprit de corps ». Les militaires, selon lui, ont peur les uns des autres.
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En outre, Tikpi Atchadam note que l’Union Africaine et la CEDEAO ne peuvent rien faire pour le peuple togolais. Pour lui, ces deux institutions n’ont pas compris que le Togo est une « maladie très contagieuse » depuis 1963 en matière de coups d’Etat et de monarchie.
A l’occasion de cette sortie, Tikpi Atchadam ne rate pas ses collègues de l’opposition. L’instigateur des évènements du 19 août 2017 est convaincu que les partis d’opposition qui participent aux élections ou encore au gouvernement dit d’union nationale sont ceux qui ont fait échouer la lutte du peuple jusque-là. Pour lui, l’échec des 27 dialogues politiques s’explique par le fait que « l’opposition n’a pas de frontière avec la dictature qu’elle prétend combattre ».
La transition, l’urgence pour le Togo
Précisant le fond de sa pensée, Me Atchadam déclare : « le système politique de contribution, de participation ou de collaboration est l’ennemi du peuple togolais ». Partant, il relève que l’histoire politique du Togo enseigne que la solution au problème du pays passe par une transition politique.
« Transition sans Faure Gnassingbé, voilà l’urgence pour le Togo. Le dénominateur commun qu’aucun patriote de bonne foi ne peut rejeter… Il n’y aucun problème à défendre ce dénominateur commun non partisan », pointe-il avant de se fendre dans un appel à la mobilisation.
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En effet, pour défendre cet idéal, le président du PNP en appelle aux partis politiques, aux universités, à la société civile et associative, aux responsables religieux, aux organisations de femmes, de jeunes, artistes de la chanson à œuvrer dans une convergence avec des actions effectives sur le terrain.
Tikpi Atchadam explique que la transition sera chargée de libérer les détenus politiques, de réaliser des réformes indispensables pour la refondation du pays avant l’organisation de toute élection.
Abordant le 4e mandat en cours de Faure Gnassingbé, le président du PNP estime que le serment prêté par le chef de l’Etat le 03 mai 2020 est illégal et illusoire. L’élection présidentielle du 22 février est un non-sens sous une dictature, assure-t-il avant d’indiquer qu’il n’y a même pas eu élection.
2e indépendance
L’opposant actuellement en exil affirme que la lutte doit permettre d’aboutir à la 2e indépendance du Togo. La 1ère étant confisquée depuis le 13 janvier 1963, selon lui. De ce fait, il appelle à renforcer la sensibilisation autour de l’objectif de la transition. Cela devra permettre d’engager de nouvelles manifestations populaires à travers le pays.
Le patron du PNP pense que quelques jours de manifestations suffisent pour déposer le régime de Faure Gnassingbé afin de libérer le pays. Il invite ainsi chaque togolais à sortir pour investir les rues de sa localité. Lomé doit déployer tout son potentiel démographique pour déborder les forces de l’ordre en même tant que les grandes villes du pays.
« Bientôt la fin de la trêve. Préparons-nous… Avec une détermination, exigeons et obtenons de la manière la plus pacifique et la plus élégante possible, le départ de Faure Gnassingbé et la mise en place d’une transition. Ce régime doit déguerpir dans une ambiance incroyablement festive. Chasser ce régime est la seule façon pour nous d’honorer tous nos martyrs », a-t-il martelé.
Tikpi Atchadam n’a pas manqué d’égratigner la HAAC qu’il considère comme une machine à broyer des journalistes qui ont la plume droite. Quant à la justice, il estime qu’elle n’existe pas.
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