Tikpi Atchadam garde sa ligne de conduite. Le président du Parti national panafricain ne croit pas aux élections telles qu’elles sont organisées au Togo. Pour lui, les élections régionales et législatives au programme cette année dans le pays s’inscrivent encore dans « le système de contribution, de collaboration et de participation (CCP) ».
Alors que le recensement électoral est annoncé pour démarrer le 29 avril prochain, Tikpi Atchadam rame à contre-courant et rejette toute idée de participation. Pour lui, les élections au Togo ne sont qu’un « rituel périodique de remise en œuvre de la dictature ».
Soulèvement au lieu des élections
Suivant cette ligne, l’opposant invite les Togolais épris de justice, de liberté et d’alternance à s’imposer en tant que peuple digne face à sa libération et à conclure pacifiquement, au plus vite, sa lutte sans pour autant dépendre de tous les partis politiques se réclamant de l’opposition.
« Peuple en lutte pour la liberté, (…) tu n’es pas tenu de conclure la lutte avec tous les partis politiques se réclamant de l’opposition. (…) Peuple togolais qui soupire vers la liberté, impose-toi en tant que peuple digne face à son destin. Aux partis politiques de s’aligner sur tes aspirations profondes ou disparaître », a lancé M. Atchadam.
En clair, celui qui était à l’origine des évènements du 19 août 2017 et de la crise sociopolitique qui s’en est suivie continue de jurer par les manifestations populaires pour venir à bout du régime togolais.
Et cette fois, le leader du PNP ne compte sur aucun autre parti d’opposition. Tikpi Atchadam affirme clairement sa déception pour avoir fait la compagnie de l’opposition togolaise.
‘l’union fait la faiblesse’
Pour lui, l’union qui avait été réalisée au sein de la Coalition des 14 partis d’opposition a fait « la faiblesse » de la révolution que son parti avait suscité.
« L’unité de l’opposition qui n’est pas conforme avec l’unité d’action, profite toujours au système en place. Dans le cadre de la lutte de libération du Togo, l’union fait la faiblesse. Voilà ce qui explique le fait que la C14 n’a pas pu couper la tête du serpent qu’un (seul parti politique, ndlr) a tué. A y regarder de près, l’unité de l’opposition est une exigence venant du pouvoir, car elle est dans son intérêt supérieur », se convainc ce qu’il vit en exil depuis plus de cinq ans.
Tikpi Atchadam rêve de la récidive des grandes manifestations populaires que son parti avait réussi à réalisées. L’opposant du régime appelle le peuple togolais à opérer une transition sans Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat actuel et des réformes nécessaires avant toute élection.
Libérer l’Afrique
Le président du PNP se réclame également panafricaniste. Sur ce volet, il estime que la seule mission qui vaille pour la génération actuelle, c’est de libérer l’Afrique.
Pour parvenir à ce résultat, M. Atchadam pense qu’il faut d’abord libérer « les micro-Etats de la dictature et de tout régime complice de l’occupant », afin de bâtir l’Etat fédéral d’Afrique noire chère à Cheikh Anta Diop, les Etats-Unis d’Afrique de Marcus Garvey et de Kwame Nkrumah.
Pour cette ambition, l’opposant de Faure Gnassingbé soutient que « le Togo apparaît comme le verrou des verrous à sauter prioritairement ».
