Le front citoyen « Touche Pas à Ma Constitution » monte au créneau après une série d’arrestations menées les 5 et 6 juin dernier. C’était lors des rassemblements organisés par des jeunes dans certains quartiers de Lomé. Le regroupement politiques dénonce une répression ciblée et appelle à la libération des personnes arrêtées.
Des réactions fusent quelques jours après des manifestations sporadiques initiées à l’appel d’artistes togolais de la diaspora pour dénoncer « la cherté de la vie, la restriction des libertés publiques et les dérives institutionnelles ». Ces manifestations se sont soldées par de nombreuses arrestations.
Dans un communiqué publié le 7 juin, le front « Touche Pas à Ma Constitution » a condamné ce qu’il qualifie d’arrestations « arbitraires et massives, perpétrées par les forces de sécurité durant ces deux journées de mobilisation citoyenne ».
Le mouvement, qui regroupe des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, affirme avoir identifié plusieurs personnes interpellées en raison de leur seule participation pacifique aux rassemblements. Parmi elles figurent Bandiagou Damtougiba Bertin, figure étudiante connue pour son engagement auprès de la jeunesse togolaise.
Arrestations signalées par ‘Touche Pas à Ma Constitution’
Le front cite également Woamenon Koffivi, citoyen militant de la démocratie locale; Fowu Akoesso, défenseur des droits humains ; Koundé Gildas, créateur de contenus influent sur les réseaux sociaux; Bikoni Koumayi, sage-femme et militante politique ; Assiou Désiré, doctorant à la Faculté de pharmacie de l’Université de Lomé ; et Dr Hounou-Adossi Firmin, médecin et entrepreneur engagé dans les projets communautaires.
« Leur seul crime ? Avoir dit NON à la vie chère, à la mauvaise gouvernance, aux restrictions de nos libertés et à la confiscation de la démocratie », martèle le communiqué.
Ces arrestations ont, selon le front, été opérées parfois dans des circonstances qualifiées de « violentes » par les proches.
Le front ‘Touche pas à ma constitution’ accuse le pouvoir d’avoir choisi « la matraque au lieu du dialogue, la répression au lieu de l’écoute ». Il estime également que la vague d’interpellations traduit une volonté de museler les voix dissidentes dans un climat de crispation politique grandissante depuis la révision constitutionnelle contestée d’avril 2024.
Le front appelle les familles dont les proches auraient été arrêtés ou portés disparus lors de ces événements à se manifester rapidement. Deux numéros de téléphone sont mis à disposition pour recenser les cas d’interpellation et documenter les violations alléguées : +228 90 36 12 47 / +228 98 75 72 47
« Chaque arrestation doit être documentée. Chaque disparu doit être retrouvé. Le silence est complice de l’oppression », prévient le front, qui promet d’alerter les instances internationales de défense des droits humains.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du gouvernement togolais. On ignore le nombre exact des personnes arrêtées ainsi que la nature des accusations portées contre elles.
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp