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Laurent Gbagbo : ‘Ils veulent la bagarre, alors on va se bagarrer’

Didier ASSOGBA
3 Min Read
Laurent Gbagbo

Exclu du fichier électoral à quelques mois de la présidentielle, Laurent Gbagbo hausse le ton. Lors d’un meeting à Port-Bouët, l’ancien chef de l’État ivoirien appelle ses partisans à « se battre », et dénonce une manœuvre visant à l’écarter du jeu politique.

Samedi 7 juin, face à une foule compacte rassemblée à Port-Bouët, dans le sud d’Abidjan, Laurent Gbagbo, 80 ans, n’a pas mâché ses mots. Radié de la liste électorale publiée le 4 juin par la Commission électorale indépendante (CEI), le fondateur du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a dénoncé une « injustice politique ».

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Il a lancé un avertissement clair au pouvoir en place : « À un moment, il faudra qu’on envahisse toutes les rues d’Abidjan ».

L’ex-président n’a jamais digéré sa condamnation à 20 ans de prison pour le « braquage » de la BCEAO, une affaire consécutive à la crise postélectorale de 2010-2011. Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), il bénéficie d’une grâce présidentielle depuis 2022, mais cette mesure n’efface pas sa condamnation au plan national – ce qui l’empêche, juridiquement, d’être électeur et candidat.

Laurent Gbagbo prêt pour la bagarre

Pour Laurent Gbagbo, la radiation de son nom, tout comme celle de Cheikh Tidjane Thiam ou de Guillaume Soro, relève d’une stratégie d’élimination politique. « Ce n’est pas du droit, c’est du n’importe quoi », a-t-il fulminé, en dénonçant le silence complice des institutions. Et d’ajouter, dans un ton martial : « Ils veulent la bagarre ? Alors on va se bagarrer ! »

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Celui que ses partisans surnomment « le Woody de Mama » entend faire de cette exclusion un point de ralliement. S’en prenant directement à Alassane Ouattara, président sortant de 83 ans, dont la candidature pour un quatrième mandat se profile, Gbagbo ironise : « Entre lui et moi, qui est vieux ? »

Le ton est donné. À quatre mois d’un scrutin présidentiel crucial, la scène politique ivoirienne se tend. Et malgré son exclusion, Laurent Gbagbo promet de rester dans l’arène, avec pour seule boussole, dit-il, « l’honneur et la vérité ». Une posture de combat, qui ravive les lignes de fracture d’une démocratie toujours marquée par ses traumatismes passés.

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