Dama Dramani n’est plus député et n’est plus Président de l’Assemblée nationale Togolaise. Son mandat a expiré vendredi, tout comme celui des 90 autres députés suite à la clôture de la 5e législature de la IVe République. M. Dramani et ses collègues laisseront place, dans quelques jours, aux nouveaux députés élus à l’issue des élections législatives du 20 décembre. Dans un dernier discours prononcé en qualité du président de l’hémicycle, celui qui est satisfait du bilan de sa présidence, regrette toutefois n’avoir pas pu conduire les élus du peuple à un consensus sur la question fondamentale de la réalisation des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Il justifie les échecs répétés par le fait des « démons de la politique politicienne ».
Pour Dama Dramani, la 5e législature a travaillé dans un contexte socio-politique agité et délétère durant les 5 dernières années. Dans ce sens, il affirme que le débat politicien sur fond d’ambition pour le pouvoir a éclipsé et étouffée « le débat parlementaire démocratique et républicain pour le renforcement de la démocratie et la consolidation de l’Etat de droit dans notre pays ».
{loadmoduleid 210}
L’ancien ministre de Gnassingbé Eyadèma s’expliquait ainsi que les échecs répétés des différentes tentatives de modification de la Constitution togolaise, afin de limiter le mandat présidentiel et consacré un scrutin présidentiel à deux tours.
«Dans ces conditions, aucune tentative de réforme politique et institutionnelle par voie parlementaire et gouvernementale ne pouvait aboutir au cours de notre mandature », justifie-t-il.
Dama Dramani souhaite vivement que la nouvelle Assemblée nationale puisse faire aboutir les réformes politiques et institutionnelles « acceptées et souhaitées » par le peuple.
« Des députés rattrapés par des démons de la politique politicienne »
Toutefois, l’ancien Directeur du protocole de feu Eyadèma a reconnu que les députés de la 5e législature, toutes tendances confondues, ont péché par son manque de patriotisme.
« Il faut admettre. Nous n’avons pas réussi à jouer jusqu’au bout avec patriotisme, le rôle essentiel qui est le nôtre pour le renforcement de la démocratie dans notre pays, à savoir la partition qui découle du mandat à nous confié par les populations à travers leurs suffrages » affirme M. Dramani.
{loadmoduleid 210}
Celui qui était jusque-là, la 2e personnalité de l’Etat togolais déclare, à qui veut l’entendre, que les 91 députés, qui sont en train de passer la main, ont été rattrapés par « des démons de la politique politicienne ».
« Chacun appelé par les circonstances à défendre becs et ongles sa chapelle. Aurons-nous pu faire autrement. Ma réponse est Non », a-t-il soutenu.
Malgré tout, M. Dramani, qui part dans quelques jours en retraite politique, estime avoir géré l’Assemblée comme il a pu le faire, en faisant preuve d’abnégation et d’esprit de responsabilité et en se mettant à la hauteur des charges. Les députés de l’ANC, du CAR, de l’ADDI et d’autres partis présents à l’Assemblée diront certainement le contraire.
Notons tout de même que plusieurs textes de loi ont été votés, très souvent unanimement par les députés ; ce qui a favorisé la mise en œuvre de certains projets de développement. Mais les choses se sont, à chaque fois, compliquées lorsqu’il s’agit de toucher la constitution.