Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) n’est pas mort. Le parti fondé par feu Me Yawovi Agboyibo s’est montré uni dimanche face à la presse à Lomé. Il s’est prononcé sur plusieurs points de l’actualité sociopolitique togolaise. Les responsables du CAR fustigent les conditions d’organisation des élections régionales et parlent d’un processus de décentralisation confisqué. Le parti appelle à une résistance pour mettre fin à l’oppression du pouvoir de Lomé.
« Le régime en place veut organiser tout sauf des élections régionales libres, équitables, transparentes et acceptables par la classe politique », se convainc le CAR. La formation politique condamne la précipitation dans laquelle le gouvernement tente de conduire le processus d’organisation des prochaines élections régionales en dit long sur les intentions inavouées du parti au pouvoir.
Le CAR relève un défaut de consensus sur des modifications apportées au code électoral. Il avance que des partis ont été empêchés de prendre part à la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP) par le refus de prise en compte de leurs préoccupations légitimes.
Se prononçant sur le renouvellement de la CENI, le CAR, absent pour une des rares fois de cet organe ne décolère pas.
« Ce qui a été fait le jeudi 22 mars 2022 ne respecte pas le consensus national sur la composition paritaire de la CENI confirmée par la feuille de route de la CEDEAO. Cela démonte que c’est un holdup électoral qui est en cours de téléchargement et ne peut obtenir en aucun cas la complicité du CAR », indique ce parti.
La formation politique évoque les irrégularités dans les élections au Togo et souhaite que ces problèmes soient réglés de fond en comble.
« De la composition de la CENI au règlement du contentieux électoral en passant par le découpage électoral, le fichier, le dépôt des candidatures, la proclamation des résultats … des problèmes qui subsistent, nécessitent une thérapie appropriée avant l’organisation de nouvelles consultations électorales quelles que soient leurs natures », dit le CAR.
Le CAR et la nécessité de sauver la République
En dehors des élections, le CAR note que l’Etat de droit et les libertés publiques sont actuellement en péril au Togo. Le parti fait remarquer que « la violation récurrente des droits de l’homme, les libertés de manifestation et d’association » sont confisquées. Il relève aussi des interpellations des journalistes, des leaders politiques, des citoyens, des syndicalistes, des militants et sympathisants des partis politiques.
Le CAR ne passe pas sous silence la corruption et la vie chère qui entraînent l’affaiblissement de jour en jour du pouvoir d’achat des ménages.
Evoquant, la gestion de la pandémie de la Covid19, le parti des déshérités n’apprécie pas les choix qui ont été faits et qui ont des conséquences dommageables sur l’économie nationale.
Au vu de tout ce qui précède, le CAR appelle les organisations de presse, les forces démocratiques, les organisations syndicales, les organisations de la société civile, les confessions religieuses et tous les citoyens épris de vérité à la résistance face à l’oppression du pouvoir. Il s’agit, selon cette formation politique de « Sauver la République en péril et créer les conditions de la refondation ».
Le 1er vice-président du CAR, Yendouban Konlani et son Secrétaire général, Jean Kissi indiquent que le parti se prépare pour faire adhérer la majorité des Togolais à sa position.
Le CAR n’exclut pas la relance des manifestations politiques dans les rues contre le pouvoir. Des discussions sont en cours pour rallier à cette cause des partis politiques et entités « qui ne font pas le jeu du pouvoir ».