Rares sont les togolais de la diaspora ayant fait le choix de rentrer au pays pour entreprendre. Parmi cette poignée de femmes et d’hommes, Alphonse Sotome. Il est à la tête de la structure Built Assets spécialisée dans la réalisation, le conseil et l’assistance à maîtrise d’ouvrage en immobilier, construction et solution énergétique.
« Des challenges, il y en a toujours et partout », ainsi s’exprime le Directeur général. En décryptant ce message, il transparaît un travail psychologique. Celui d’être mentalement prêt à affronter les obstacles pour saisir les opportunités. Cette force de caractère très tôt présente chez le jeune entrepreneur va l’amener à faire le choix de s’installer dans son pays d’origine le Togo.
Le déclic
Selon ses mots, la construction a toujours été sa passion et il en a fait mon métier. « La construction a quelque chose de magique pour moi. Vous partez d’une feuille vierge, imaginer des choses, les modifier et puis ensuite les concrétiser. Cela apporte une certaine gratitude », confie Alphonse Sotome. Un processus qui part d’un terrain vierge puis prend la forme d’un projet architectural comme une villa, un immeuble ou autres constructions pour aboutir à la réalisation du rêve du client. Mais le projet de s’installer au pays a pris forme à la suite d’une longue réflexion.
Plutôt que d’attendre l’âge de la retraite, l’entrepreneur immobilier a préféré rentrer au bercail et mettre ses compétences au service du pays. C’est ainsi qu’il y a d’abord effectué un voyage d’essai. Il s’agissait pour lui d’aller tâter le terrain et de se frotter à certaines réalités. Pendant la période 2004-2007, Alphonse Sotome a fait dans l’import-export, l’informatique, l’électronique, les cyber-cafés, entre autres. Des expériences qui l’ont aguerri face aux nombreux challenges.
Il retournera plus tard à Londres et travaillera pour un cabinet d’ingénierie dans la construction. Ce qui va le conduire à réaliser un projet de rénovation de Barclays Bank à Monaco. Des réalisations vont s’enchaîner dans pas mal de pays européens. Malgré ces multiples fonctions à l’étranger, celui qui deviendra plus tard Directeur général de Built Assets caressait toujours l’idée de s’installer au Togo, son pays d’origine. Ce qui sera concrétisé plus tard en 2012.
Une fois au pays, ses compétences vont lui permettre de gagner certains marchés. Ainsi Built Assets va concevoir et piloter la réalisation du Centre Olympe Africa Anani Mathia pour le promoteur DK Sport et Environnement pour le compte de la fondation Olympe Africa (Comité Olympique international Genève CIO) et le CNOT.
Ils ont réalisé l’audit des pistes et terrains de sport des différents stades de la Cote d’Ivoire en vue de l’organisation des jeux de la Francophonie, des missions d’assistance technique pour le groupe ETI (Ecobank au Ghana sur les solutions énergétiques), la construction de résidences appartement hôtelier en Sierra Leone entre autres. Actuellement, la société construit en tant qu’Entreprise de travaux un pôle pédagogique avec un auditorium pour l’ambassade de France précisément pour l’Institut français du Togo.
« Ce qui nous donne une certaine agilité réside dans le fait que l’un de nos cœurs de métier est l’assistance en maîtrise d’ouvrage. On a une capacité plus fine d’analyse des besoins du client couplé à une vision prospective sur l’exploitation des ouvrages à réaliser. », explique Alphonse Sotome.
Built Assets est le partenaire technique idéal et nécessaire du promoteur immobilier: nous assurons de la formulation du programme immobilier au pilotage et réalisation des travaux en passant par la maitrise d’œuvre (conception architecturale, études techniques et suivi).
Standing
Il pense que l’environnement immobilier a beaucoup évolué ces dernières années au Togo. Pour lui, c’étaient principalement de projets résidentiels individuel. Puis s’en est suivi une forte dynamique dans le domaine des immeubles de bureau et d’appartements aujourd’hui. « Globalement, le marché immobilier de qualité au Togo reste relativement ouvert », constate le premier responsable de Built Assets. Il diagnostique l’auto-construction résultant à la difficulté à accéder au prêt immobilier ainsi qu’au manque de moyens adéquat. Ce qui occasionne non seulement la lenteur mais aussi et « surtout beaucoup de constructions inachevées ». « Cela peut être aussi lié au mode de financement parce que l’accès au crédit immobilier est assez difficile pour le moment au Togo », ajoute-t-il.
Toutefois, l’entrepreneur immobilier reste optimiste. Car, fait remarquer Alphonse Sotome, « la situation géographique et l’attractivité croissante de Lomé avec notamment sa côte attire et attirera forcément des investisseurs immobiliers ».
Les défis d’Alphonse Sotome
Si le Directeur général fait observer qu’il est simple de créer une société au Togo, il reconnait qu’il y a un défi de taille. Celui du respect des délais de livraisons.
« Quand vous sortez du moule occidental qui est très axé sur le délai, et vous arrivez ici et que vous demandez à un prestataire ou consultant de fournir des études dans tel délai, le plus pénalisant est le non-respect des délais », avoue le responsable de Built Assets.
A côté de cela, il y le défi de la recherche du client aussi. Mais Alphonse Sotome ne voit pas ces obstacles comme insurmontables. Car, il trouve que des partenaires arrivent à comprendre cette réalité en contextualisant de plus en plus leur rapport aux délais d’exécution.
« Les opportunités sont énormes. Il faut juste trouver l’adéquation entre le besoin que vous pensez identifier et s’assurer de pouvoir y répondre de la façon la plus approprié dans le contexte », explique-t-il.
Pour lui « le Togo devient de plus en plus attractif. Plus il sera attractif, plus il sera difficile de venir développer une activité parce que les gens auront tout pris ».
Il donne l’exemple de certaines communautés étrangère qui ont su identifier le créneau de la restauration rapide et tendance qu’ils détiennent pour la plupart par exemple. Il lance cet appel aux candidats au retour au bercail (qu’il pense nombreux) désireux de participer à la croissance et au développement de leur projet, du Togo et de l’Afrique, « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ».
