Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a poursuivi mardi sa rencontre d’échanges et d’information avec les populations de Lomé commune. A Bè, les populations ont accueilli le message de réconciliation de la délégation d’Awa Nana-Daboya mais posent une pile de conditions.
C’est une avalanche de conditions et de requêtes que la population de Bè a imposé au HCRRUN.
D’entrée de jeu, la communauté Bè même a recommandé un suivi de santé à ceux dont les violences ont causé des soucis de santé.
Elle a demandé aussi à la délégation d’Awa Nana-Daboya d’ouvrir une enquête sur les présumés auteurs des tueries de la lagune de Bè dans les années 1990 et celles de la place Anani Santos.
Se prononçant sur la première forme de réparation du HCRRUN, qui est la restitution, les populations exigent qu’elle prenne aussi en compte la restitution de leurs terres spoliées.
« Réconciliation oui mais il faut que le Haut-Commissariat arrive aussi à satisfaire nos doléances pour que les cœurs soient entièrement épurés de colère et de haine », a indiqué Teko Lawson.
Pour Issifou Bellow, seules les réformes constitutionnelles et institutionnelles pourront faire objet de « garantie de non répétition ».
« Nous voulons les réformes. Elles seules peuvent nous garantir que ces différentes violences ne vont plus se répéter », a-t-il mentionné.
Awa Nana Daboya a indiqué que ces événements douleurs ont été possibles parce que l’État s’était désengagé. {loadmodule mod_phocagae,Phoca ADS}
« L’Etat est maintenant engagé à être responsable. Mais étant faible, nous vous demandons de l’accompagner en acceptation au prime abord les formes de réparation qu’il vous propose » a déclaré la présidente du HCRRUN qui a rassuré par ailleurs les populations de Bè de faire ce qui est du ressort de son institution pour que la réconciliation soit effective dans cette localité.
Mme Nana-Daboya a rappelé à ses interlocuteurs que sa mission n’est que le prolongement de celle de la CVJR.