La sortie jeudi de Tikpi Atchadam sur les antennes de Rfi n’a pas laissé indifférent les autorités togolaises. Un important membre de l’entourage du Président Faure Gnassingbé ironise sur l’appel lancé par le président du PNP à la France et à son président Emmanuel Macron à intervenir dans la résolution de la crise togolaise. Là-bas, on pense que le président du PNP, qui se dit nationaliste et panafricaniste végète désormais dans la contradiction.
« C’est une sortie tonitruante et larmoyante du supposé nationaliste et panafricaniste Atchadam qui appelle la France et le Président Macron au secours. C’est à croire que ce monsieur beigne dans les incohérences et les contradictions: il se dit adepte de Cheikh Anta DIOP et de Ghandi, mais prône la violence, les agressions, la haine et l’intolérance contre ses contempteurs et en cherchant à s’emparer du pouvoir par la rue », indique ce ministre de Faure Gnassingbé qui rappelle à Tikpi Atchadam qu’en septembre dernier, le Président Macron martelait que « le pouvoir n’est pas dans la rue » et que « ceux qui manifestent sont libres de le faire, mais ils doivent respecter les électeurs et les institutions issues des urnes! »
Ce proche de Faure Gnassingbé, qui a requis l’anonymat va loin en citant quelques morceaux du discours tenu mercredi dernier par Emmanuel Macron.
« Les violences dont les policiers et les gendarmes font régulièrement l’objet sont inacceptables et doivent être sanctionnées sans relâche. … Aux agressions, aux menaces et aux mises en cause physiques sont venues récemment s’ajouter des mises en cause indirectes auxquelles on n’hésite plus à mêler les familles et les proches des policiers et gendarmes….. Nous n’accepterons jamais que les policiers et les gendarmes soient ainsi menacés… », a-t-il cité.
Ce membre de l’entourage de Faure Gnassingbé demande à Tikpi Atchadam de tirer les leçons lorsque le président Macron déclare : « les menaces dont les forces de l’ordre font l’objet de la part d’une mouvance organisée, structurée et engagée dans une démarche insurrectionnelle, c’est la force de la démocratie de ne pas se laisser attaquer par les forces insurrectionnelles qui n’ont rien à voir avec le pluralisme politique et l’expression légitime des convictions ». Et d’ajouter « L’utilisation d’une telle violence n’a rien à voir avec la politique et rien à voir avec les convictions dans le champ démocratique. Non, ces actions ont tout à voir avec le crime, et ces auteurs seront systématiquement recherchés, identifiés, mis à la disposition de la justice afin qu’ils soient poursuivis et condamnés».
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Le ministre du gouvernement de Faure Gnassingbé invite M. Atchadam à imaginer ce que Emmanuel Macron penserait de lui au regard des « exactions et des violences que lui et ses adeptes mystico-religieux propagent dans certaines localités du pays et dans la société togolaise ».
Notre interlocuteur relève qu’à Sokodé, les partisans de Atchadam n’ont pas hésité à assassiner à la machette deux militaires qui, bien que armés, se sont abstenus d’en faire usage et ont préféré sacrifier leurs vies.
« Ils ont refusé de tirer sur la horde des partisans du PNP, et ont été assassinés sauvagement et lâchement. C’était de jeunes concitoyens, des pères de familles. Comme eux, ils sont nombreux, à assurer notre protection collective et notre sécurité, dans les rues et partout au péril de leurs vies », ajoute le ministre qui accuse Tikpi Atachadam et les autres responsables politiques de l’opposition de n’avoir pas exprimé la moindre compassion face à ces agissements.
Pour l’entourage du Chef de l’Etat togolais, le terrorisme se nourrit, parfois, du banditisme, du fanatisme religieux et de la criminalité et que de ce fait, il n’est pas question de créer un terreau fertile au radicalisme et à l’extrémisme violent dans la société togolaise.
« Contrairement à Monsieur Atchadam et au PNP, le gouvernement continuera à œuvrer pour préserver et renforcer les droits politiques et les libertés démocratiques, et tout sera fait pour privilégier le dialogue et une issue pacifique aux débats concernant les réformes constitutionnelles », rassure notre interlocuteur pour qui le Togo n’a pas d’autres alternatives que l’ouverture et la concertation pour consolider progressivement la démocratie et l’Etat de droit et pour créer les conditions du développement social et économique.