L’ONG Solidarité action pour le développement durable (SADD) est décidée à œuvrer pour que le respect de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) soit une réalité au Togo. Du 8 au 9 juin derniers, elle a organisé à Tabligbo (75 km de Lomé) un séminaire atelier à l’intention de 35 travailleurs, délégués syndicaux et délégués du personnel des entreprises minières, de la Zone Franche, des Entreprises de construction des ponts et chaussés et aussi des organisations de défense des droits de l’homme, des syndicats et des inspecteurs de travail.
Le séminaire s’est déroulé autour du thème : « Conditions de travail ; Droits de l’homme et responsabilité Sociétale des Entreprises dans le secteur dans le secteur des mines et de la Zone franche au Togo ».
« Il est constaté qu’au Togo, il n’y a pas une politique en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises. Alors que cette notion demande aux entreprises de respecter la législation sociale en matière du travail, de l’environnement, etc… Il est demandé aux entreprises d’aller au-delà pour offrir des conditions de développement durable dans les milieux où elles opèrent. Le constat généralement au Togo est que les lois en matière de travail et tout ce qui a trait à cette Responsabilité sociétale des Entreprises n’est pas respecté », a déploré Yves Dossou, le Coordonnateur général de SADD.
Du 8 au 9 juin à Tabligbo, des travailleurs, délégués syndicaux et délégués du personnel des entreprises minières, de la Zone Franche, des Entreprises de construction des ponts et chaussés ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme, des syndicats et des inspecteurs de travail se sont familiarisés avec la notion de la Responsabilité sociétale de l’entreprise.
La rencontre a permis aux organisateurs d’aborder plusieurs sujets notamment l’environnement et les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales ; le cadre juridique national et international de la RSE ; le travail décent et les droits humains dans les entreprises multinationales ; la RSE à la lumière des normes internationales du travail.
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Pour le responsable de SADD, le manque de respect de ces normes appauvrit les communautés à la base. Yves Dossou indique qu’il y a lieu d’interpeller les autorités togolaises afin que des actions soient entreprises pour le renforcement de capacités des acteurs pour que le secteur minier soit règlementé. La finalité est que les mines extraites des terres togolaises puissent profiter aux populations togolaises.
Au Togo, 59 entreprises minières et carrières opèrent dans le secteur. Elles emploient près de 4 500 personnes, dont les conditions sont estimées exécrables par l’Ong SADD.
« Pratiquement 80% des travailleurs des mines et de la Zone Franche ne sont pas déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale. Les conditions de sécurité et santé au travail ne sont pas réunies. Les questions de respect des droits humains posent également problème, les licenciements sont pratiquement abusifs et le cadre de l’exercice du droit syndical n’existe pas sauf dans quelques rares entreprises. En ce qui concerne les conditions environnementales, certaines entreprises refusent de se conformer aux normes des audits environnementaux. Cela fait qu’il y a problème dans ce secteur », a révélé M. Dossou.
Le Coordonnateur de l’Ong SADD demande à l’Etat togolais d’agir pour recadrer les entreprises du secteur.