La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) n’est pas indifférente à l’interpellation faite par l’Organisation des Nations Unies (ONU) au sujet de la modification de la loi sur les manifestations publiques au Togo. L’institution présidée par Nakpa Polo a dans un passé récent émis son avis sur la question tout en reconnaissant des restrictions des libertés par endroits dans ladite loi. Pour la nouvelle délibération de ce texte, la CNDH, à travers son rapporteur général suggère la voie à suivre aux autorités togolaises.
Olivier Yaovi Sronvi qui entretenait mardi, les médias sur les instruments nationaux et internationaux de protection des droits de l’homme dans le cadre de la formation sur la prévention des conflits et violences des droits de l’homme et de l’enfant a révélé que la CNDH n’est pas entièrement d’accord avec la nouvelle loi sur les manifestations publiques au Togo adoptée à l’assemblée nationale le 07 août dernier.
La CNDH pense que l’Etat togolais a tout à fait le droit d’interdire les manifestations qui ont lieu au-delà de 18h. Car, il est question de prendre des dispositions régaliennes comme dans d’autres pays d’ailleurs pour faire face au terrorisme et à l’extrémisme violent en proie à la sous-région.
{loadmoduleid 210}
Mais l’institution étatique de défense et de promotion des droits humains reconnait que ce projet de loi ne garantit pas totalement les droits de liberté de manifestations.
Pour l’exprimer, elle a eu à faire des recommandations au gouvernement tout comme les 4 rapporteurs de l’ONU.
Cependant M. Sronvi regrette que l’affaire soit allée jusqu’à la communauté internationale. L’ancien président de la Cour d’appel de Lomé aurait aimé que des solutions viennent de l’interne.
« Dans ce genre de questions je crois que ce n’est pas bienséant qu’à chaque fois les instructions, les recommandations avec menaces viennent de l’extérieur avant que nous ne réagissions. Il faudrait que nous-mêmes nous fassions un peu confiance aux institutions que nous avons mises en place », a –t-il déploré.
Malgré tout il espère. « Je crois que le gouvernement peut se ressaisir en disant que la CNDH a fait tel avis, nous le suivons en faisant ceci ou cela », a-t-il ajouté.
Par ailleurs réagissant il y a quelques jours à la demande de l’ONU d’une nouvelle délibération de cette loi relative à la liberté des manifestations publiques au Togo, le ministre en charge de la fonction publique, Gilbert Bawara a déclaré ouvertement qu’il n’y aura pas de relecture.
{loadmoduleid 212}