Yas Porto

Manifestations : 56 personnes relâchées, d’autres toujours gardées

Louis KAMAKO
4 Min Read
Talaka Mawama, Procureur de la République

Le  procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Lomé a fait le point des manifestations publiques intervenues dans la capitale togolaise dans la nuit du 5 au 6 juin derniers. Pour Talaka Mawama, ces événements relèvent d’une tentative de déstabilisation des institutions de la République, orchestrée en partie depuis l’étranger. Il déclare l’arrestation de plusieurs manifestants pour troubles aggravés à l’ordre public.

Selon le communiqué du procureur général, dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 juin, plusieurs ‘groupuscules’ ont occupé bruyamment certains axes de la ville de Lomé, érigeant des barricades et perturbant la circulation.

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Ces manifestations, non déclarées auprès des autorités compétentes, répondaient à des appels diffusés sur les réseaux sociaux par des Togolais vivant à l’étranger. Ces messages, précise-t-il,  incitaient clairement à des actions de désobéissance civile.

Le vendredi 6 juin, les troubles se sont poursuivis avec des rassemblements sporadiques dans plusieurs quartiers de la ville. Les manifestants ont non seulement obstrué les voies publiques, mais se sont également livrés à des violences contre les usagers de la route, estime le procureur.

Le parquet dénonce une violation flagrante du cadre légal régissant les manifestations publiques, en l’occurrence la loi n° 2019-010 du 12 août 2019. Selon les termes du communiqué, ces actes s’inscrivent dans une logique insurrectionnelle assumée par leurs initiateurs.

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Face à la gravité des faits, les forces de sécurité ont été déployées pour rétablir l’ordre. Plusieurs manifestants ont été interpellés et confiés aux services de la police judiciaire. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que la majorité des personnes arrêtées sont de nationalité togolaise, bien que certains étrangers, dont un ressortissant français résidant au Togo, aient été également identifiés.

Les faits sont qualifiés de « troubles aggravés à l’ordre public » au regard des articles 495 et 496 du nouveau code pénal. À la suite des enquêtes, une partie des suspects a été déférée devant le parquet ce lundi 9 juin 2025.

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Des poursuites ciblées et des libérations

Le procureur général indique que 56 personnes ont été remises en liberté. Certaines en raison de charges jugées légères, d’autres après un simple rappel à la loi, malgré l’existence d’indices sérieux contre elles.

« A l’issue de la procédure d’enquête, une grande partie des personnes suspectées d’être auteurs ou complices des troubles dont s’agit, a été présentée au parquet de grande instance de Lomé, ce jour 09 juin 2025. Face aux charges jugées légères à l’encontre de certaines d’entre elles, le Ministère public les a conséquemment remises en liberté » a indiqué le procureur.

« Tout de même, il y a lieu d’indiquer que le délai de la garde à vue de quelques-unes des personnes interpellées a fait l’objet d’une prorogation par nécessité de poser certains actes d’enquête nécessaires. Ces personnes seront également présentées au parquet dans les heures qui suivent » a ajouté Talaka Maawama.

Pour le procureur de la République, le parquet est déterminé à faire respecter la loi et à préserver l’ordre public. Il rappelle par ailleurs que les libertés fondamentales doivent s’exercer dans le strict respect du cadre légal en vigueur.

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