Le 8 janvier 2025, une attaque brutale a coûté la vie à 28 soldats béninois dans la région frontalière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, surnommée le « triple point ». Les autorités attribuent cette embuscade aux groupes djihadistes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda, augmentant les inquiétudes causées par le terrorisme dans le nord du pays.
Une menace de plus en plus présente
Depuis plusieurs années, les attaques djihadistes se multiplient dans le nord du Bénin, une région autrefois épargnée par ces violences. Entre 2021 et décembre 2024, 121 militaires béninois ont été tués, malgré les efforts déployés pour renforcer la sécurité. L’opération « Mirador », lancée en 2022 avec 3 000 soldats, ainsi que des renforts en équipements militaires américains et européens, n’ont pas réussi à enrayer cette vague d’attaques.
Les limites du soutien international
Bien que les États-Unis aient récemment fourni des équipements militaires de pointe d’une valeur de 6,6 millions de dollars, l’efficacité de ce soutien est remise en question.
Le terrorisme continue de progresser, montrant que les solutions basées sur une assistance étrangère ne suffisent pas à garantir la stabilité. De même, l’Union européenne, qui a alloué 47 millions d’euros pour la lutte antiterroriste, peine à démontrer un impact concret sur le terrain.
L’urgence d’une stratégie régionale contre le terrorisme
Face à cette situation alarmante, une coordination régionale apparaît comme la seule voie durable pour contrer la menace djihadiste. Il est urgent pour les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et leurs voisins d’unir leurs forces pour élaborer une réponse commune et adaptée.
Le manque d’implication active des autres États de la région favorise la propagation des groupes armés, risquant de déstabiliser davantage l’Afrique de l’Ouest.
Vers une indépendance sécuritaire
De plus en plus de voix s’élèvent contre la dépendance aux puissances étrangères. Les leaders ouest-africains envisagent de privilégier des approches locales, mettant en avant l’importance d’une coopération régionale sans ingérence extérieure. Une telle stratégie pourrait renforcer l’autonomie des États face à une menace transnationale complexe.
En conclusion, l’attaque meurtrière survenue au Bénin souligne une fois de plus les failles des approches actuelles. L’Afrique de l’Ouest ne peut plus se permettre de compter uniquement sur l’aide internationale. La lutte contre le terrorisme doit devenir une priorité régionale, portée par une collaboration renforcée entre les pays concernés.
Par Coulibaly Mamadou
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