Zeus Komi Aziadouvo, membre de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) ne s’associe pas à l’entreprise de Pitang Tchalla visant la fermeture de LCF et de City FM. Il vient d’envoyer un courrier au président de la Cour Suprême, dans lequel il estime qu’aucune décision n’a été prise en plénière par l’institution de régulation.
Fondant sa démarche sur le premier alinéa de l’article 130 de la Constitution togolaise et l’article premier de la Loi organique de la HAAC, Zeus Aziadouvo estime qu’il n’est pas question d’utiliser l’institution de régulation ni manipuler la loi pour régler des problèmes personnels.
« … nous n’avons, jusqu’à ce jour, pris aucune décision en plénière concernant la fermeture de LCF et de City FM. Et à la conférence de presse tenue le jeudi 02 février 2017 au siège de la HAAC, il n’a jamais été question d’annoncer une quelconque décision de fermeture de ces deux organes de presse qui allait intervenir après le 5 février 2017. D’ailleurs, c’est à cette conférence de presse que certains membres et moi avons pris connaissance du délai du 5 février 2017 », adressé M. Aziadouvo à Akakpovi Gamatho, président de la Cour Suprême.
Le membre de la HAAC bat en brèche tous les arguments avancés par Pitang Tchalla pour soutenir la forfaiture.
Le président de la HAAC déclarait jeudi dernier : « J’ai participé à l’appel d’offre de 2007. Il n’y avait pas d’offre de LCF. Si on vous a dit que c’est le cas, c’est faux. Je mets au défi celui qui l’a dit. La HAAC est une institution indépendante et souveraine qui ne dépend pas de l’ART&P. Si certains ont estimé qu’en déposant à l’ART&P, ils ont réduit le problème, c’est faux ».
Pour Zeus Aziadouvo, de tels propos ne concordent pas avec le rôle de la HAAC qui est de « garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de communication de masse » et d’« institution indépendante vis-à-vis des autorités administratives, de tout pouvoir politique, de toute association et de tout groupe de pression ».
« Pourquoi la HAAC a-t-elle régulé pendant 10 ans ces deux organes de presse tout en sachant qu’ils n’ont pas d’« existence légale » ? Pourquoi la HAAC, institution garante de l’aide de l’Etat à la presse, a-t-elle toujours accordé cette aide à ces organes qui n’auraient pas d’« existence légale » ? Est-il possible au Togo qu’un citoyen s’octroie des fréquences dont la gestion est assurée par l’Autorité de Réglementation des Secteurs des Postes et Télécommunications (ART&P), une structure étatique ? », se demande M. Aziadouvo.
Le membre de la HAAC parle de contradictions de Président Pitang TCHALLA avec la publication de plusieurs communiqués dans lesquels lui-même parle de retrait des « autorisations d’installation et d’exploitation et les fréquences qui avaient été accordées ».
« Monsieur le Président, c’est là où se trouve la manœuvre qui, si on n’y prend garde, risque de mettre en péril la liberté de presse au Togo », écrit Zeus Aziaouvo qui précise qu’au regard de la loi, ce qu’on peut appeler l’« Affaire LCF et City FM » n’existe pas.
Le membre de la HAAC ajoute que « Contrairement aux informations qui circulent, les dossiers déposés par les responsables de LCF et City FM en 2012 et 2015 sont à la HAAC et ont été étudiés ».
« Selon le Président du Comité des Autorisations, du Contrôle et de l’Evolution technologique, les dossiers de ces deux organes de presse sont techniquement au point. Une information qui nous a été donnée à la séance plénière du mercredi 18 janvier 2017 lorsque le cas de LCF et de City FM a été évoqué pour la seconde fois », dit-il avant d’ajouter : « … il ressort des échanges que les vraies raisons qui sous-tendent ce projet de fermeture se trouvent dans les « on m’a dit », « on m’a dit », etc. ».