Le Collectif des syndicats de santé dénonce une mauvaise gestion des hôpitaux du Togo par les structures contractantes. Pour les syndicats, la somme allouée aux Ongs contractantes chaque année dépasse trois fois le montant destiné à la subvention des hôpitaux. Ils déplorent un échec cuisant de cette réforme et recommande un audit externe de la contractualisation.
Le Syndicat national des sages-femmes du Togo (SYNSAFETO), le Syndicat national des médecins du Togo (SYNAM), le Syndicat national du personnel de santé du Togo (SYNPERSANTO), le Syndicat libre des agents de santé au Togo (SYLASTO), le Syndicat national du personnel de réanimation du Togo (SYNAPRETO), le Syndicat national du personnel administratif et des services généraux de la santé (SYNPAGES) et le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) estiment que la contractualisation est budgétivore.
Le Collectif des syndicats soutient que les Ongs contractantes gagnent plus que l’Etat. Ils gagneraient 3 fois plus que le budget alloué aux structures sanitaires dans lesquelles ils interviennent.
« 75 millions sont versés à une structure contractante par an. Alors que la subvention des hôpitaux ne coûte que 20 millions pour certains », ont-ils déclaré.
Selon le Collectif, les résultats issus de la réforme de la contractualisation des structures sanitaires au Togo sont mitigés. Ce, malgré l’important investissement fait au profit des structures contractantes pour accomplir les tâches des contrôles des régies des recettes qui ne sont pas hors de portée des compétences nationales formées dans de prestigieuses écoles.
« Il est aujourd’hui regrettable que les résultats de la contractualisation n’aient pas pu aider les hôpitaux contractualisés à faire face aux nouvelles charges engendrées par la Covid 19 » se plaignent les syndicats.
5 ans de contractualisation dans les hôpitaux
Ils dénoncent dans le même temps, un dysfonctionnement et une opacité dans la gestion des hôpitaux par les Ongs contractantes. Une situation qui a été déjà relevée dans le rapport du Groupe de Travail de 2019.
« Il serait utile de commanditer un audit externe de la contractualisation afin de situer l’opinion nationale sur sa contribution aux réponses des problèmes du secteur de la santé », ont-ils souhaité.
La contractualisation a été identifiée par le gouvernement comme un système de base robuste et résilient.
Elle est dénommée réforme de la gestion par la contractualisation, la construction et réhabilitation des formations sanitaires, les équipements et le renforcement de ressources humaines.
C’est dans cette logique que le gouvernement a mis en place l’approche contractuelle dans 12 structures sanitaires depuis 2017.