Le président nigérien, Général Tiani Abdourahamane, a appelé à une reconnaissance officielle de l’Alliance des États du Sahel (AES) par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette requête a été formulée lors de la visite du président ghanéen John Dramani Mahama, qui poursuit sa tournée diplomatique au sein des pays membres de l’AES.
Un appel du Général Tiani
Accueilli le 9 mars à Niamey, le président ghanéen s’est entretenu avec le général Tiani sur l’avenir des relations entre la Cédéao et l’AES. Dans un communiqué publié lundi, la présidence ghanéenne a souligné que le dirigeant nigérien avait insisté sur « la nécessité d’une collaboration et de la reconnaissance de l’Alliance des États du Sahel par la Cédéao ».
Toutefois, cette demande ne figure pas dans le communiqué officiel conjoint, qui évoque simplement des discussions menées « dans une atmosphère cordiale » et un « examen approfondi des défis communs aux deux pays et des enjeux majeurs actuels à l’échelle sous-régionale et internationale ».
Cette prise de position s’inscrit dans la continuité des échanges de John Mahama au Mali, où il a plaidé pour des « relations décentes » entre les deux blocs. À Bamako, il avait souligné le « manque de confiance » entre la Cédéao et l’AES, appelant à une restauration du dialogue et du respect mutuel.
Un contexte régional sous tension
La visite de John Mahama au Mali, au Niger et au Burkina Faso, survient dans un climat régional tendu, marqué par le retrait officiel des trois pays de la Cédéao le 29 janvier dernier. Depuis cette rupture, l’AES ne cesse de renforcer ses structures : adoption d’un nouveau passeport et d’un drapeau commun, intensification de la coopération en matière de défense et de sécurité, et volonté affichée de construire un modèle alternatif à la Cédéao.
Pendant ce temps, la Cédéao demeure prudente quant à un éventuel rapprochement. Mais la visite du président ghanéen pourrait ouvrir une brèche diplomatique dans le dialogue entre les deux blocs.
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