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Faure Gnassingbé détecte 4 niches d’argent pour financer les infrastructures

Didier ASSOGBA
4 Min Read
Faure Gnassingbé

L’Afrique ne manque pas d’argent. Elle manque de mécanismes pour le garder chez elle. C’est le message lancé par Faure Gnassingbé, chef du gouvernement togolais lors du 3ᵉ Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures.

Devant une assemblée de chefs d’État, de ministres des Finances et de représentants d’institutions financières africaines et internationales, le dirigeant togolais a dressé un constat à la fois lucide et exigeant : « Notre continent dispose de ressources financières considérables. Elles se trouvent dans nos fonds de pension, nos fonds souverains, nos compagnies d’assurance et dans notre épargne domestique. Mais une grande partie de ce capital reste peu investie ou placée hors d’Afrique, souvent dans des actifs à faible impact productif. »

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Un paradoxe coûteux

Ce paradoxe — des capitaux africains qui fuient l’Afrique — n’est pas nouveau, mais il devient intenable. Alors que le continent a besoin de plus de 100 milliards de dollars par an pour combler son déficit d’infrastructures, des milliards d’épargne locale dorment dans des comptes offshore ou sont investis dans des obligations étrangères à rendement modeste. Pendant ce temps, les projets d’autoroutes, de centrales électriques ou de zones industrielles peinent à lever des fonds, faute de garanties, de structures d’investissement adaptées ou de confiance mutuelle entre acteurs locaux.

« Il est temps de créer des mécanismes capables de canaliser ces ressources africaines vers nos infrastructures régionales, industrielles et énergétiques », a martelé Faure Gnassingbé, appelant à une « révolution financière endogène ».

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Faure Gnassingbé appelle une ingénierie africaine

Le Togo, qui a récemment lancé des initiatives de co-investissement public-privé et renforcé son cadre de garantie de crédit, propose une feuille de route concrète. Selon le président du conseil togolais, la solution passe par des plateformes de co-investissement, des véhicules régionaux d’investissement structurés et des mécanismes de mutualisation des risques pilotés par des institutions africaines.

« Les institutions africaines ont ici un rôle clé : mutualiser les risques, agréger les financements et instaurer la confiance. Car le financement de nos infrastructures ne viendra pas uniquement de l’aide extérieure ; il repose aussi sur notre capacité à valoriser nos propres ressources pour bâtir l’Afrique que nous voulons. », a-t-il indiqué

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Au-delà des chiffres, Faure Gnassingbé a rappelé que les infrastructures ne sont pas qu’un enjeu technique — elles sont stratégiques. « Lorsqu’un corridor fonctionne, les coûts logistiques s’effondrent, les délais de transit diminuent. C’est ainsi que des pays enclavés deviennent de véritables plateformes d’échanges », a-t-il souligné.

Le sommet de Luanda a permis de passer en revue plusieurs projets alignés sur le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et le Plan directeur de l’Union africaine pour la connectivité régionale et continentale. Parmi eux : des interconnexions énergétiques transfrontalières, des hubs logistiques intégrés et des corridors numériques destinés à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

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