En conférence de presse mardi à Lomé, l’Union des forces de changement (UFC) a estimé que les leaders de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition « ne savent pas ce qu’ils font et devraient revenir à la raison ». Le parti qui prône une alternance pacifique par une négociation concertée, est revenu sur la polémique au sujet de son statut et affirme rester un parti d’opposition parce que remplissant les critères définis par la loi togolaise. Toutefois, l’UFC ouvre la voie à un éventuel départ de la CENI, si la CEDEAO le lui demande. La formation politique qui se considère comme l’acteur de la prochaine libération du Togo, annonce sa participation aux prochaines élections.
La conférence animée en l’absence de Gilchrist Olympio a permis aux responsables du parti d’éclairer les médias sur la situation politique actuelle et sur la position que défend l’UFC. L’ancien parti majoritaire de l’opposition togolaise est décidé à ne plus se détourner de sa nouvelle approche. Au gouvernement depuis 2010, il espère toujours parvenir à une alternance pacifique et inscrit sa démarche dans le long terme.
« Nous sommes cohérents avec nous-mêmes. Le président national a tracé une voie qui est celle du règlement pacifique de la crise par une négociation coopérative en tenant compte de notre histoire… Quand on s’engage dans une lutte, il faut s’inscrire dans la durée. Notre approche vise à panser les blessures du passé. Nous croyons que nous pouvons apporter la paix dans ce pays. Ce n’est d’une question de temps », déclaré Isaac Tchiakpé, l’un des Conseiller politique de Gilbert Olympio.
Le parti du fils du père de l’indépendance du Togo assure qu’il a reçu mandat pour réaliser une alternance pacifique et qui ne sera pas considérée comme une vengeance ou une revanche d’une partie du Togo sur l’autre partie.
Les responsables de l’UFC estiment que si la lutte telle que menée par la Coalition des 14 partis politiques n’a pas abouti depuis plus d’un an, c’est parce que l’approche adoptée n’est pas la bonne.
« Ces gens ne savent pas ce qu’ils font… Ils doivent revenir à la raison. Si la méthode qu’ils ont choisie était si juste que cela, la providence leur aurait déjà ouvert la voie. », a indiqué M. Tiakpé ajoutant qu’il faut que l’opposition fasse désormais preuve de conviction dans ses actions.
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La conférence a été l’occasion pour l’UFC de repréciser qu’il reste un parti d’opposition parce que remplissant les critères définis par la loi. Mais ayant fait pendant longtemps une opposition frontale et le recours à la force, il a décidé de changer de paradigme parce que cette approche a échoué.
« On ne va pas construire ce pays dans la belligérance. C’est une erreur… L’UFC est la tête et veut désormais guider le peuple sur la bonne voie. Ce parti ne peut pas être instrumentalisé ni par UNIR, ni par la C14, ni par qui que ce soit. Nous avons les pieds sur terre. Cela prendra le temps qu’il prendra mais nous serons les acteurs de la libération du Togo », a adressé Dr Gada Folly Ekue, Conseiller politique de Gilchrist Olympio.
Sur la question de la CENI, le parti de M. Olympio ne comprend pas l’attitude de la Coalition des 14 partis politiques consistant à le priver d’un siège à la CENI. D’autant plus que le parti avait déjà siégé en 2013 et en 2015 au sein de l’organe en charge de l’organisation des élections comme parti d’opposition parlementaire.
Toutefois, l’UFC assure être légaliste et suit et accompagne la médiation de la CEDEAO. Dans ce sens, Dr Ekue a indiqué que si la Commission de la CEDEAO estime que le parti n’a pas sa place à la CENI, son représentant va démissionner dans l’immédiat.
De même, Gilchrist Olympio et les siens le disent à qui veut l’entendre qu’ils participeront aux prochaines élections législatives, non pas par suivisme des autres acteurs mais par respect à la CEDEAO. Ils appellent à voter pour le renouvellement de la classe politique.
Notons que le député Kolani et le ministre André Johnson participaient également à la conférence de presse.