Le ministre du commerce, Kodjo Adedze s’est expliqué mardi devant les députés sur le rapport d’audit du Fonds de riposte et de solidarité contre la Covid-19. C’était au cours d’une séance présidée par la présidente de l’Assemblée Nationale, Djigbodi Yawa Tsegan. Il a été question de lever l’équivoque sur la polémique concernant les riz achetés à 8 milliards. M. Adedze assure que le riz n’a pas été distribué mais vendu aux populations.
Selon le ministre du commerce, l’achat du riz répondait à la volonté du gouvernement d’éviter aux populations togolaises de choisir entre mourir de faim ou mourir de Covid19. Ainsi, le riz a été cédé aux grossistes qui l’ont revendu sur toute l’étendue du territoire.
« Il faut relever qu’on peut mourir par le coronavirus, également la faim peut tuer. Et donc à l’époque, pour assurer la sécurité alimentaire, il était question d’évaluer le stock d’un certain nombre de produits de première nécessité dont le riz. Et nous avions travaillé avec nos collègues pour évaluer le stock de riz produit localement, y compris ceux qui sont produits à Kovié. Nous avons évalué le stock de riz disponible au niveau de l’ANSAT et nous avons également rassemblé ceux qui sont sur la filière riz pour évaluer avec eux leurs stocks », a-t-il expliqué.
Une bonne quantité de riz chez Olam
L’évaluation révélait qu’après 4 mois, il n’y aurait plus de riz dans le pays. Et c’est dans ce cadre que le gouvernement a importé le riz qui était difficile d’accès.
« Nous avons regardé un peu partout et trouvé qu’il y avait auprès d’un fournisseur le plus gros, Olam, une quantité qui pourrait nous permettre, ajouter à ce que nous avions localement, de tenir au moins pendant un an. Ce qui nous a poussé à commander les 31 500 tonnes de riz. Nous avions vérifié également les prix qui étaient pratiqués à l’international. Ces prix oscillaient à l’époque entre 400.000 et 600 000 f CFA dans le temps. Après négociation, le riz a été livré à Lomé de toute urgence à 273.000 FCFA. Le riz nous est parvenu au Port autonome de Lomé, les traces sont là », a signalé M. Adedze.
Dans les détails, le ministre en charge du commerce a indiqué que le riz en question a été adossé à 6 connaissements maritimes avec les différents tonnages. Et qu’il fallait également trouver un courtier en douane et un manutentionnaire capable de traiter les 31 500 tonnes de riz avec peu de dockers.
« Il ne fallait pas mettre tous les dockers et provoquer davantage la propagation de la maladie. Donc par courrier, le groupe Bolloré a été requis, tous ces documents sont là. Le riz a été traité et mis en magasin au niveau du Port », a réitéré Kodjo Adedze.
Adedze que l’argent est reversé au trésor
Les autorités, pour mettre les produits à la disposition des populations, estiment avoir en leur face 3 solutions. Remettre le stock à l’ANSAT qui va utiliser son circuit habituel de distribution ou le gouvernement trouve un mécanisme de livraison puisque ça devait toucher tout le territoire togolais ou traiter avec les acteurs de la filière.
« Il faudrait que nos acteurs reconnus puissent tenir, leur enlever cela n’était pas bon. Donc tout calcul fait, s’il faut livrer ce riz au prix de revient, nous n’allons pas pouvoir atteindre l’objectif qui est de rendre le riz disponible sur toute l’étendue du territoire et à un prix abordable. Le gouvernement a décidé de subventionner ce riz encore à 1.300.000. 000 f CFA pour que le sac de riz de 50 k revienne à 12.500 et de 25 k à 6 250. Cette opération a permis de tirer vers le bas les autres prix sur le marché. C’est ce qui fait qu’on n’a pas eu trop de tensions sur la filière riz », a fait savoir M. Adedze.
C’est suite à cela que des acteurs de la filière ont été appelés et des instructions leur ont été données de distribuer le riz à un prix plafonné. Ce qui a permis d’ouvrir un compte dans les livres de l’UTB par le Trésor public pour verser le montant correspondant et de montrer la preuve pour avoir accès au riz.
« Donc les 8 milliards et d’autres charges notamment dues à la manutention et puis les frais connexes, si vous ajoutez ces frais-là moins les 1.300.000.000 le reste est versé sur un compte dans les livres de l’UTB ouvert par le Trésor. On faisait vérifier chaque semaine les stocks disponibles dans les régions par le biais de nos Directeurs régionaux de l’agriculture et du commerce. Nous avons d’ailleurs les intitulés du compte sur lequel les fonds sont versés », a conclu M. Adedze.