L’Université de Lomé prend fait et cause pour le gouvernement togolais qui qualifie l’esclavage, la déportation et la colonisation comme crimes contre l’humanité et crimes de génocide à l’encontre des peuples africains. Elle a co-organisé mercredi avec le ministère chargé des affaires étrangères une conférence-débat sur le sujet. La rencontre a permis d’informer l’opinion du processus ayant conduit à l’adoption de cette décision.
La conférence-débat a réuni des enseignants, des étudiants et le personnel administratif de l’université de Lomé.
A l’occasion, quatre thématiques ont été développées. Il s’agit de: Panafricanisme : historique, évolutions et perspectives au 21è siècle ; Décision sur la qualification de l’esclavage, la déportation et la colonisation comme crimes contre l’humanité et crimes de génocide : portée et implications ; Panafricanisme et réparations des injustices historiques faites aux peuples africains et personnes d’ascendance africaine.
La dernière thématique a porté sur ‘’les initiatives du Togo et le 9è congrès panafricain’’. Ici, il a été question d’aborder dans un laps de temps, l’agenda panafricain du Togo. Le pays organise en décembre prochain un congrès sur le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».
A l’ouverture des discussions, le secrétaire général du ministère chargé des affaires étrangères a témoigné de l’engagement du Togo à poursuivre le dialogue et la médiation qui réclament justice dans un esprit de paix, de dignité et de responsabilité.
« La décision dont nous débattons aujourd’hui vise à ouvrir la voie d’une mémoire assumée, d’une histoire partagée, d’un avenir reconstruit sur les fondements de la vérité et du respect mutuel », a clarifié Ousmane Afo Salifou.
L’Université de Lomé au service de la communauté
La conférence-débat de l’université de Lomé fait suite à l’adoption le 16 février dernier de la décision qualifiant l’esclavage, la déportation et la colonisation comme crimes contre l’humanité et crimes de génocide à l’encontre des peuples africains.
En effet, à l’initiative du Togo, l’Union Africaine a décrété la Décennie 2021-2031 « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine ». Il est question de la reconnaissance et de la réparation des injustices historiques que les africains ont subies durant des siècles.
Par ailleurs, l’UA a en outre demandé au gouvernement togolais de proposer des activités pour meubler l’agenda de cette Décennie.
Dans le temple du savoir, on estime que la mission confiée au Togo est une étape cruciale dans l’agenda panafricain autour duquel les intellectuels doivent se mobiliser.
« La décision sur la qualification de l’esclavage a une portée et des implications qui ouvrent des perspectives pour la réparation des crimes et injustices que réclament les Etats africains, caribéens ainsi que les communautés afro descendantes d’Amérique. Pour nous, c’est un sujet d’intérêt général et en tant qu’ universitaires, nous avons le devoir de jouer notre d’avant-gardistes en le saisissant pour être au service de notre communauté », a expliqué Prof Joseph Tsigbé, enseignant chercheur à l’Université de Lomé.
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