Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) nourrit l’espoir de voir la lutte pour l’alternance aboutir au plus tard en 2020. Pour y arriver, le parti estime qu’il y a lieu de privilégier la méthode qui gagne. Me Yawovi Agboyibo affirme que la pression et le dialogue, dans le cadre d’une stratégie unitaire, permettront à l’opposition d’obtenir l’alternance au plus tard en 2020. Le parti des déshérités envisage son retour au sein de la Coalition à certaines conditions. Déjà l’ancien Premier ministre invite les leaders de l’opposition à travailler pour que l’alternance politique se réalise dans le respect des grands principes et dans la noblesse.
Pour Me Yawovi Agboyibor, le constat est unanime : « le pays ne va pas bien. La population souffre. Les jeunes formés par milliers sont en chômage et les départs vers d’autres horizons continuent. On est dans une véritable impasse et il faut qu’on s’en sorte ».
Pour l’ancien Premier ministre, l’opposition a les moyens devant lui permettre de faire aboutir la lutte. En ce sens, il affirme que la Coalition de l’opposition a été un instrument d’espoir.
« On y a beaucoup cru. Nous nous sommes posés des questions lors de sa mise en place. Nous savions que nous sommes d’obédiences différentes. Mais nous avons adhéré pour ne pas désorienter les populations. Et nous avons réussi à faire un travail de titan », a déclaré Me Agboyibo.
Le président du CAR regrette les erreurs commises par le regroupement politique et qui ont annihilé les chances de réussite. Me Agboyibo estime qu’il y a eu un amalgame entre les logiques révolutionnaires et celles qui consistaient à mettre la pression sur le pouvoir pour avoir les concessions à même de favoriser une victoire électorale de l’opposition.
« Mais les erreurs d’orientation de la Coalition ont fait que la lutte s’est terminée en queue de poisson et les populations ne se retrouvent pas. Ce qui fait qu’il y a beaucoup d’amertumes », a-t-il dit.
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Pour relancer la lutte, le CAR invite le peuple togolais à identifier les chemins menant au bonheur. Et pour Me Agboyibo, il n’y a que deux voies possibles.
« Nous avons présenté les deux voies possibles. Celle que nous considérons comme étant la voie de la jungle où c’est le plus fort qui impose sa force et celle de la raison où finalement par le dialogue, on arrive à trouver des pistes de sortie de crise. Nous avons donné assez d’indications sur les deux aspects possibles », a-t-il ajouté.
Agboyibo fait part de ses convictions et trace la voie de l’aboutissement
Pour le CAR, la méthode à même de faire aboutir la lutte de l’alternance est celle qui avait déjà fait ses preuves au début du processus de démocratisation avant que la méthode de bras de fer ne vienne tout gâcher. Le parti des déshérités estime que la meilleure méthode est celle qui consiste à s’inscrire dans une dynamique démocratique consistant à recourir aux pressions populaires avec pour objectif d’amener le régime à concéder dans le cadre de négociations avec l’opposition, les réformes politiques nécessaires à la suppression des obstacles à l’alternance par la voie des urnes.
« Je suis convaincu que si les rancuniers découvrent que l’objectif principal de l’opposition ce n’est pas de chasser ceux qui sont au pouvoir comme des petits bandits, ils se remettront en cause. Mais si c’est dans la dignité, la noblesse et le respect des grands principes, ils n’hésiteront pas à partir », a-t-il ajouté.
Pour y arriver, le CAR pense que la dynamique unitaire est nécessaire. Le parti envisage d’ailleurs un retour à la Coalition mais pose un certains nombres de conditions devant permettre une restructuration du regroupement politique pour relancer la machine de la lutte.